Dans lequel il est question de bergère, de mouton...et de météo !

Il pleut, il pleut, bergère,
Presse tes blancs moutons…
 
Qui n’a jamais chantonné cette célèbre chanson enfantine ? Elle a même été enregistrée par des artistes aussi prestigieux que Nino Ferrer et Catherine Ribeiro.
Si certains savent que nous devons le texte de cette comptine au poète Philippe-François-Nazaire Fabre, dit Fabre d’Eglantine, né à Carcassonne en 1750 et guillotiné à Paris le 5 avril 1794 (il serait paraît-il monté à l’échafaud en la fredonnant !) et qu’elle est en fait extraite d’un opéra-comique en un acte « Laure et Pétrarque » (1780), beaucoup ignorent que son compositeur, Louis-Victor Simon (1764-1820), est un enfant de Metz.

Né dans une famille de musiciens (son père officiait à la cathédrale), il se consacra essentiellement à l’écriture d’opéras comiques alors très en vogue dans la capitale. Selon un chroniqueur de l’époque : « Mais quels qu’aient été ses soins, ses emplois, sa musique et ses pièces, son plus beau titre de gloire est l’air : Il pleut, il pleut, bergère ».

La bergère à laquelle la chanson fait allusion serait en fait la reine Marie-Antoinette d’Autriche dont le passe-temps favori consistait à jouer les bergères au fameux hameau de la Reine dans le parc du château de Versailles.

Nous n’irons pas jusqu’à dire que le dernier complet :
« Eh bien ! voilà ta couche,
Dors-y jusques au jour ;
Laisse-moi sur ta bouche
Prendre un baiser d’amour »
jugé grivois par certains, serait un clin d’œil à peine dissimulé aux mœurs réputées légères de l’épouse du pauvre Louis XVI. En revanche, ne doutons pas que Louis-Victor Simon se soit souvenu du climat idyllique de sa Moselle natale : il pleut, il pleut…