Dans lequel il est question de bergère, de mouton...et de météo !
Il pleut, il pleut, bergère,
Presse tes blancs moutons…
Classée monument historique en 1993, la chapelle du frère Joseph attire toujours la curiosité des marcheurs et des skieurs qui ont remplacé peu à peu les pèlerins des siècles précédents. L’édifice est composé d’une chapelle et d’une cellule où vécu pendant trente ans le frère Joseph. Les cartes postales de la chapelle conservées à la bmi sont l’occasion pour nous de revenir sur la vie de cet ermite, figure emblématique pour les véternats (habitants de Ventron).
Pierre-Joseph Formet naît le 7 février 1724 à Lomont en Franche-Comté dans une famille de modestes paysans. Il perd sa mère à l’âge de quatorze ans et son père dix ans plus tard. À l’enterrement de son père, il entrevoit le crâne de sa mère et décide de le prendre avec lui avant de quitter définitivement le village de son enfance. Pierre-Joseph, après quelques pérégrinations, s’installe à 1050 mètres d’altitude entre Bussang et Ventron tout près de la Fortgoutte dans une modeste cabane qu’il construit lui-même. Le Petit-Thomas, habitant de Ventron, accompagné d’un petit ensemble de voisins vint le trouver et lui proposa de lui construire une chapelle à Ventron. La chapelle primitive voit le jour en 1751, rapidement remplacée par l’ermitage tel qu’on le voit encore de nos jours.
Le frère Joseph, comme vont rapidement l’appeler les habitants du village de Ventron et des environs, va passer trente ans de sa vie dans la tranquillité et la solitude de la montagne vosgienne à pratiquer ses activités favorites qui, selon nos sources, sont la prière et la mortification (chacun ses activités favorites après tout !). Les écrits sur le frère Joseph sont volontiers hagiographiques et font état de ses nombreuses vertus. En plus d’une aptitude aux miracles les plus divers, il est décrit comme un personnage charitable, humble, d’une grande piété et doté d’une force exceptionnelle (on rapporte qu’il a déplacé à lui seul un sapin que plusieurs hommes n’arrivaient pas à tirer).
Il meurt le 30 avril 1784. On découvre à ce moment ses différents tatouages. Sur le bras gauche « Loué et adoré soit Jésus », sur le bras droit « Marie, mère de mon cœur » et trois rangées de lettres mystérieuses sur son épaule :
«E. S. T. O. M. T. S. V. R. E.
M. E. V. T. D. E. V. M. A.
O. W. O. V. M. A. L. »
D’après nos recherches, personne n’a encore trouvé la clé de ce mystère (non ce ne sont pas les lettres du début des mots du Je vous salue Marie en latin, promis, nous avons vérifié). Peut-être que les lecteurs de ces lignes trouveront la clé de cette énigme.
Quoi qu’il en soit, après sa mort, sa tombe devint rapidement un lieu de pèlerinage et la croix en bois de son sépulcre dû être remplacée trois fois car les pèlerins en prélevaient des morceaux pour les faire infuser dans de l’eau chaude à boire, créant ainsi, dit-on, un remède contres tous les maux. (Malheureusement de nos jours la croix de sa tombe est en fer…) Ses restes sont transférés en 1853 dans la nouvelle église de Ventron. En avril 1903, le pape Léon XIII le déclare Vénérable.
Si l’envie vous prend de venir vous promener à Ventron pour visiter la chapelle du Vénérable frère Joseph vous pourrez constater que le crâne de sa mère est toujours conservé au-dessus de la porte d’entrée. Les pèlerins continuent de se recueillir à la chapelle le dernier dimanche de juillet et d’y déposer des cierges. Et, si maintenant les skieurs et les randonneurs sont plus nombreux que les pèlerins, la chapelle du Frère Joseph reste un endroit emblématique de la station de ski dont le nom « d’Ermitage » témoigne encore de la présence de l’anachorète il y a plus de deux cent ans.
Sources
LEDUC E., Carte postale représentant la chapelle de l’Ermitage du Frère Joseph, Ventron. Bmi, 3833.
LEDUC E., Carte postale représentant la chapelle de l’Ermitage du Frère Joseph sous la neige, Ventron. Bmi, 3835.
LEDUC E., Carte postale reproduisant une gravure montrant Frère Joseph et son ermitage en 1780, Ventron. Bmi, 3836.
LEDUC E., Carte postale reproduisant une gravure montrant les derniers moments du Frère Joseph en 1784 à Ventron, Ventron. Bmi, 3838.
Bibliographie
HUMBERTCLAUDE, Madeleine, MAILLY Maurice, HEILI Pierre, Cornimont : Ventron, d’hier à aujourd’hui, G. Louis, 1994, 123 p. (Le Siècle passant)
LEDUC Anne-Marie, Ermitage du frère Joseph : Ventron, Vosges, Editions SAEP, 1981, 23 p. (Delta 2000)
LOUIS Adèle, Le Serviteur de Dieu, Frère Joseph ou l’ermite de Ventron, d’après le procès informatif, impr. De Prunet frères, 1896, 71 p.
Il pleut, il pleut, bergère,
Presse tes blancs moutons…
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