Le gui, un éternel recommencement

Contenu du Le gui, un éternel recommencement
31 décembre 2020 par Jean-Michel Poiret

 

Mais d'où vient cette tradition ancestrale ?

Comment ce buisson parasite étouffant les arbres en forêt et se disséminant de manière impressionnante peut paradoxalement garantir bonheur et prospérité dans un foyer ?

 

au gui l'an neuf
Au gui l'an neuf, Reliure cuir de Jacques Grüber

La reliure de Jacques Grüber associant aux branches de gui une faux illustre le caractère ancestral du culte voué à cette plante. En effet, les gaulois organisaient une cérémonie ritualisée pour la cueillette du gui. Ce dernier n'avait toutes ses vertus que s'il provenait d'un chêne rouvre, comme l'a expliqué Pline dans son Histoire naturelle. Cette cueillette se faisait systématiquement le sixième jour de la première lune selon un rituel codifié. Cela correspondait au solstice d'hiver et marquait le commencement d'une nouvelle année. À cette occasion, un sacrifice était fait et la foule se rassemblait. L'annonce de ce moment votif important était faite par les prêtres qui parcouraient la province en clamant "Au gui l'an neuf".

Au cours de la cérémonie, le druide montait dans le chêne pour couper des bouquets de gui avec une serpe en or. Il sacrifiait ensuite deux taureaux et lançait des incantations de manière à implorer les dieux de procurer à la communauté des récoltes fructueuses.

A votre santé, Goury
À votre santé

La tradition de s'embrasser sous le gui aurait elle aussi une origine celtique. En effet, autrefois, dans le monde celte, la tradition voulait que si les ennemis se rencontraient sous une branche de gui, ils devaient déposer les armes et faire une trève jusqu'au lendemain.

En ces temps particuliers, continuons à honorer la tradition afin de nous prémunir des turpitudes actuelles en souhaitant à nos proches une bonne santé au gui l'an neuf !

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