Contenu du La source thermale de Nancy

La découverte de Louis Lanternier

En 1900, à Eply, dans le canton de Nomeny, on découvre par hasard l'existence d'un réservoir d'eau thermale sous pression coincé entre les fissures de grès, lors d'un sondage de prospection minière. La nouvelle ne laisse pas indifférent Louis Lanternier, passionné de géologie déjà très actif dans sa ville en tant qu'architecte de l'École de Nancy et conseiller municipal. Au début du xxe siècle, l'idée d'entreprendre des forages dans le sous-sol nancéien pour y ramener à la surface une eau minérale issue de la même nappe phréatique est plus qu'enthousiasmante pour l'architecte. Car Louis Lanternier rêve depuis toujours de dessiner les plans d'un complexe thermal à la hauteur de Contrexéville ou de Vittel ; une idée qu'il défend avec ferveur au conseil municipal et ce malgré l'incrédulité de ses confrères et de l'opinion publique locale qui considérent ce projet pharaonique comme une très mauvaise spéculation, risquant de porter atteinte aux bonnes moeurs et à la tranquillité des nancéiens. Mais Louis Lanternier, visionnaire et opiniâtre, finit par obtenir gain de cause après un vif débat au sein du conseil. Les travaux d'exploration confiés à la société vichyssoise Planchin frères commencent le 21 juillet 1908.

Une source abondante

Louis Lanternier a gagné son pari. L'eau minérale tant attendue jaillit six mois plus tard, le 30 janvier 1909, après un premier sondage d'une profondeur de 649 mètres et quelques semaines avant l'ouverture de l'Exposition internationale de Nancy. Il s'agit seulement au début d'un mince filet d'eau à 18 degrés, dont le débit ne dépasse guère 15 litres par minute. Sans attendre, l'exploration se poursuit jusqu'à 800 mètres au-dessous de la surface du sol. Après la mise en place du tubage central, le 10 mai de la même année, les travaux de captage cessent définitivement. La source d'eau minérale à 36 degrés, fournissant un débit honorable de 2 000 litres par minute, est accueillie dans un modeste bâtiment rectangulaire en bois. Elle est officiellement reconnue pour ses propriétés thérapeutiques par l'Académie de médecine en 1911. Louis Lanternier peut enfin rêver d'un complexe thermal ambitieux à la mesure de la cité ducale.

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Le Pavillon de la source

Louis Lanternier, architecte appartenant au mouvement de l'École de Nancy, est un homme passionné, enthousiaste qui croit très fort à son projet et dessine les plans du futur complexe thermal. La source est désormais accueillie dans un pavillon qui fait la jonction entre la galerie est et la galerie nord. L'édifice, construit avec la collaboration des architectes Albert Jasson et Paul Thiébaut entre 1913 et 1914, est une rotonde surmontée d'un dôme hémisphérique qui évoque un temple monoptère délimitée par une série de piles encadrées de colonnes ioniques. La fontaine au centre est en pierre et en fonte, représentant les Trois Grâces. La coupole, l'oculus, le lanterneau sont décorés de mosaïque dont les motifs et les couleurs s'inspirent de la Grèce antique : écailles de poisson, guirlandes de rubans et de feuilles de laurier d'Apollon, fleurs blanches et jaunes sur fond bleu. Les décors sont réalisés par les céramistes Gentil & Bourdet de Billancourt. Les galeries et le pavillon sont réalisés en béton armé maquillé par une peinture de faux joints imitant la pierre.