Les recettes de la compagnie
Créée le 11 mai 1911, la Compagnie fermière des thermes de Nancy est une société anonyme au capital de 1 800 000 francs. La ville de Nancy lui confie en décembre de la même année une concession signée pour une période de 75 ans pour la construction et l’exploitation d’un établissement thermal et balnéaire. Le terrain alloué est le même que celui de l’Exposition de 1909. Il est délimité par la rue Blandan, l’avenue de la Garenne et le parc Sainte Marie.
La Première Guerre Mondiale met à mal les ambitions de la Compagnie fermière qui ne mène jamais à son terme le projet. Une partie des bâtiments prévus : casino, théâtre, restaurant et grand hôtel, ne voit jamais le jour. De plus, l’exploitation commerciale est perturbée, la guerre entraînant la fermeture des piscines.
Le 15 mars 1935, une nouvelle convention est signée par la Ville de Nancy résiliant la concession de 1911 : la Compagnie fermière ne garde plus que le droit d’exploitation pour une durée de 10 ans des bâtiments déjà existants.
Fontaine je boirai de ton eau … et mangerai tes bonbons
Comme le montrent les tableaux comptables de Henri de Raucourt, directeur de Nancy Thermal dans les années 1920, la Compagnie fermière développe et commercialise des produits dérivés et loue les terrains destinés à la construction des futurs hôtel, casino et théâtre.
Parées des vertus de l’eau thermale, des bouteilles d’eau dites « de Nancy » ou « du Parc Sainte-Marie » viennent compléter les bienfaits de la cure. Plates ou gazeuses, elles sont vendues dans les pharmacies, épiceries et pâtisseries.
En 1920, cette eau dégage un bénéfice brut de 18 288,25 francs contre 13 061,70 francs pour les thermes. La tendance s’inverse au fil du temps et en 1927, l’eau représente 3 648,46 francs contre 71 118,97 francs pour les thermes.
Parallèlement, la Compagnie produit des bonbons « Nancy Thermal », préparés à l’eau de la source minérale. Parfumé aux groseilles lorraines,
« un bonbon après le repas stimule la digestion et parfume agréablement la bouche ».
Enfin, un poste budgétaire prend une importance croissante au fil des années dans les recettes : la location de salles. La grande galerie accueille de nombreuses fêtes dansantes, dîners de gala.
Nancy illustré : ou l’art de faire sa propre publicité
Si l’on regarde attentivement le bandeau de la Une de Nancy illustré, on remarque que cette revue est publiée sous la houlette de la Compagnie fermière des thermes de la ville de Nancy. Chaque numéro de la revue « mondaine, thermale, littéraire, artistique, sportive » ne manque pas de faire la part belle à Nancy Thermal.
Dans le premier numéro pas moins de 9 pages sur 28 évoquent le sujet : découverte de la source, la grande piscine, le nom des médecins, les jeux sportifs aux thermes…
Cette revue donne à découvrir aux nombreux curistes et nancéiens, qui ne manquent pas de la lire, un panorama de la vie artistique, culturelle et mondaine de Nancy, ainsi que la présentation de différents lieux à visiter. Qui pourrait ne pas avoir envie de se promener au parc de Brabois après en avoir lu la description flatteuse !
Diagramme de comparaison des recettes de Nancy thermal pour les années 1920 à 1925
Tarifs des différents traitements à l'établissement Nancy Thermal pour l'année 1927
Prix de vente de l'eau minérale Nancy thermale, extrait de "L'eau de Nancy" par le docteur H. Saleur
