En descendant la Moselle

Cartes

En descendant la Moselle

Voyage le long du fleuve lorrain.

Bussang, Théâtre du peuple

L’une des grandes utopies artistiques s’est certainement réalisée au cœur de la forêt vosgienne : un théâtre vraiment populaire, en pleine nature, dans une atmosphère conviviale et fraternelle. Lorsque Maurice Pottecher (1867-1960), oncle du célèbre chroniqueur judiciaire, crée en 1895 une scène en plein air qui sera peu à peu aménagée en une salle entièrement construite en bois, il n’imagine probablement pas qu’elle fera un jour l’objet d’un classement au titre des monuments historiques et qu’elle connaîtra toujours le succès au début du XXIe siècle.

Châtel-sur-Moselle : territoire de chasse de la bête des Vosges

Elle court, elle court la vilaine bête…  Quel était donc cet animal mystérieux qui sévit dans le massif vosgien entre 1977 et 1978, égorgeant le bétail, créant une véritable psychose avant de disparaître sans laisser de traces ? A ce jour, son identité zoologique n’est toujours pas connue. Il est cependant acquis qu’elle aimait Châtel-sur-Moselle, au point d’en faire l’un de ses principaux terrains de chasse.

Remiremont : statue du volontaire de 1792

La commune vosgienne de Remiremont, rebaptisée quelques temps « Libre-Mont » au moment de la Révolution, peut s’honorer de posséder l’un des monuments les plus caractéristiques inspirés par cette période de l’histoire de France. Devenue l’emblème de la cité, la statue dite du  «Volontaire de 1792 » est créée en 1899 par le sculpteur Paul-François Choppin pour honorer le civisme des habitants de l’arrondissement, les premiers à envoyer des volontaires pour défendre la patrie en danger. C’est pour la même raison que la Place Royale de Paris prit le nom de Place des Vosges en 1800.

 

Épinal : imagerie Pellerin


Fondée en 1796 par Jean-Charles Pellerin (1756-1836), l’Imagerie d’Épinal, vieille dame de 220 ans, est la plus célèbre imagerie encore en activité dans le monde. Se concentrant peu à peu dans l’est de la France (Metz, Wissembourg, Pont-à-Mousson…), les imagiers étaient à la fois éditeurs, imprimeurs, libraires, agences de publicité et créateurs de jeux… Forte de son succès immédiat auprès du plus large public, l’Imagerie d’Épinal a joué un rôle majeur dans la transmission du savoir populaire, l’illustration des événements politiques et historiques, la culture religieuse (images pieuses), les loisirs et l’éducation des enfants.

Clémentine Delait, la femme à barbe de Thaon-les-Vosges

Clémentine Delait (1865-1939) est probablement  la personnalité thaonnaise la plus connue de son époque, au-delà même des frontières européennes puisque que le célèbre directeur du Cirque Barnum, spécialisé dans les phénomènes de foire, lui proposa sans succès de rejoindre son entreprise. Dotée d’une pilosité hors norme, c’est, dit-on, suite à un pari qu’elle se laisse pousser la barbe. Femme de caractère au physique impressionnant, elle ouvre un bar à Thaon-les-Vosges qu’elle tient de main ferme. Cette icône fait alors la joie des éditeurs de cartes postales et, au cours de la Grande Guerre, devient tout naturellement la mascotte des … Poilus.

Charmes : Maurice Barrès

La commune de Charmes compte parmi ses enfants l’un des écrivains français les plus illustres du début du XXe siècle : Maurice Barrès (1862-1923). Engagé dans le combat politique, il est en effet  une figure majeure du nationalisme qui a marqué la France de cette période. Son talent littéraire mérite d’être redécouvert.

Jouy-aux-Arches : l'aqueduc romain

Chef-d’œuvre de l’architecture et de l’ingénierie romaine, l’aqueduc qui traverse la commune de Jouy-aux-Arches, est construit au début du IIe siècle pour alimenter les thermes et les fontaines de Divodurum (Metz). Il permettait de transporter sur plus de 22 km les eaux captées à la “Source des bouillons de Gorze”. Cet édifice pose cependant quelques questions. Qui l’a construit ? Pourquoi est-il partiellement détruit ? Depuis quand existe-t-il ? Pendant longtemps, la seule réponse à cette question a été une légende : celle du légionnaire Mettius.

Thionville : porte de la Moselle

Créées au milieu du XVIIIe siècle par l’architecte français Louis de Cormontaigne (1695-1752), les fortifications de Thionville ont été ensuite repensées par les Allemands au cours de la première annexion. Avant 1903, il existait quatre portes pour entrer dans la ville. La Porte de Saarlouis est la seule encore debout. La Porte du Pont (ou de la Moselle) se situait au niveau de l’ancien Hôtel Saint Hubert et abrita, à partir de 1783, le bureau de l’octroi, contribution indirecte perçue par les municipalités à l’entrée de marchandises sur leur territoire.

 

Sierck-les-Bains : le château

L’histoire de la commune de Sierck-les-Bains est intimement liée au fleuve Moselle, dont la grand’rue suit la courbe du principal méandre, mais également à son célèbre château. Bâti face à la colline du Stromberg, position stratégique aux portes du Luxembourg et de l’Allemagne, il fut occupé par la famille de Sierck depuis le Xe ou le XIe siècle. La nouvelle appellation de la localité fait référence à la courte existence au XIXe siècle d'un petit établissement thermal à l'emplacement de la gare actuelle.

Pont-à-Mousson : l'abbaye des Prémontrés

L’Abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson est un exemple remarquable de restauration d’un monument historique débouchant sur une nouvelle vocation culturelle et touristique. Guère épargnée au cours des siècles, construite entre 1705 et 1735, cette référence en matière d’architecture monastique en Lorraine, plusieurs fois partiellement incendiée, a été réhabilitée entre 1957 et 1974.
Avec son parc et ses jardins aux abords de la Moselle, l’Abbaye est aujourd’hui Centre de Culture et de Rencontre de Lorraine. Elle accueille et organise expositions, concerts et conférences et propose même 71 chambres 3 étoiles.

 

Metz : Ausone

Salve, magne parens frugumque virumque Mosella !

Salut, Moselle, mère généreuse des récoltes et des hommes ! C’est à un Gallo-romain que Rome doit une des dernières grandes œuvres des Lettres latines. On peut lire quelques-uns des plus beaux vers de ce poème, gravés en lettres d’or, en gravissant les escaliers de l’Hôtel de Ville de Metz. Ce poème ? C’est La Moselle, et son auteur, Ausone, compte parmi les derniers grands écrivains de l’Empire romain.

 

Toul : le gris de Toul

On l’ignore trop souvent mais les côtes de Meuse abritent l’un des vignobles les plus anciens de notre pays qui, sans la volonté d’une poignée de vignerons, aurait probablement disparu au début des années 1950. La culture de la vigne a été introduite sur les berges de la Moselle par les Romains avant qu’une filière viticole ne se mette en place après la Révolution. Au sein d’un vignoble classé en AOC depuis 1998, se détache tout particulièrement le fameux gris de Toul, vin frais et fruité particulièrement apprécié à l’apéritif.