Contenu du Dans les ateliers lorrains

La Lorraine et ses chiens de faïence

C’est à partir du XVIIIe siècle que la Lorraine s’impose comme un grand centre de production de faïence et d’émaux grâce à son territoire riche en eau pour l’énergie, en bois pour les fours et en argile pour la pâte. Parmi les manufactures les plus connues se trouvent celles de Longwy, Lunéville et Saint-Clément. Le savoir-faire des manufactures lorraines est reconnu très vite par le Roi de France mais aussi dans toute l’Europe et aux Etats-Unis. De grands artistes ont travaillé pour les manufactures de Lunéville et Saint-Clément, notamment Ernest Bussière, Edmond Lachenal et Louis Majorelle. La marque la plus connue et toujours présente sur le marché est Keller & Guérin, déposée en 1879.

Les manufactures de faïence ont grandement participé au dynamisme de la région -- en 1954, le site de Lunéville comptait encore 1 200 salariés. Le savoir-faire des Lorrains a sans cesse cherché à se renouveler autant dans la recherche de nouvelles formes que celles de nouveaux motifs et couleurs. Malgré les difficultés financières considérables des manufactures depuis les années 1960, la Lorraine reste aujourd’hui encore un important centre de production de faïence.

La Lorraine dans les petits papiers des Français

Du XVIIIe au XXe siècle, les images populaires jouent un rôle clef pour la transmission des savoirs populaires et historiques, les loisirs, l’éducation des enfants et la culture religieuse. Les estampes, diffusées par des représentants et des colporteurs, ont été le premier média de masse par l’image. En Lorraine, deux fabriques se disputaient le marché : l’imagerie Pellerin d'Épinal fondée par Jean-Charles Pellerin en 1796 et l’imagerie messine fondée par Adrien Dembour en 1835. Bien que les images messines aient rapidement dépassé celles d’Épinal en termes de chiffre d’affaire et de diffusion, l’annexion de l’Alsace-Lorraine par l’Allemagne obligea la fabrique messine à fermer définitivement ses portes en 1892 après avoir créé environ 3 600 modèles. L’imagerie Pellerin continue son activité où de nombreux artistes comme Jean-Paul Marchal ou Joann Sfar ont contribué ou contribuent toujours à sa renommée.

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Le violon d’Ingres des Lorrains

Le savoir-faire des luthiers mirecurtiens remonte au XVIIe siècle. On recense, dès 1635, 43 luthiers en exercice, des « faiseurs de violons » selon l’expression de l’époque. Leur talent est reconnu par la Cour de Lorraine qui passe commande en 1698. Cependant, ce n’est qu’en 1732 qu’Elisabeth Charlotte d’Orléans promulgue la charte des luthiers de Mirecourt au nom de François III de Lorraine afin de sauvegarder  « la renommée qu'elle s'est autrefois acquise, de contenir d'habiles faiseurs d'instruments ». On trouve de grands noms de la lutherie parmi les mirecurtiens dont Jean-Baptiste Vuillaume, Jean-François Aldric et Nicolas Lupot.

En 1926, Mirecourt compte 18 ateliers, 4 fabriques et 680 ouvriers. La crise des années 30 affecte fortement cet artisanat qui rebondit malgré tout grâce à la création de l’École Nationale de Lutherie en 1970. Aujourd’hui, ce savoir-faire perdure grâce à l’école et aux luthiers qui y pratiquent encore leur art.

La Lorraine dans une boule de cristal

 L’artisanat d’art autour de la verrerie et du cristal existe en Lorraine depuis le XVIe siècle. Les manufactures les plus connues et toujours en activité se trouvent à Saint-Louis-lès-Bitche, Baccarat et Nancy avec la maison Daum. Chacune porte son identité et sa marque de fabrique. Toutes sont internationalement reconnues.

Des commanditaires prestigieux se sont adressés aux fabriques lorraines comme Guerlain et Dior pour leurs flacons. Le cristal lorrain a orné des tables royales (Angleterre, Monaco) et de grands artistes ont travaillé pour elles comme Dali pour Baccarat et Daum. Émile Gallé, fondateur des usines Gallé de Nancy, et l’un des frères Daum ont aussi été parmi les créateurs de l’École de Nancy, fer de lance de l’Art nouveau en France, pour promouvoir le savoir-faire lorrain, valoriser les industries d’art et favoriser une unité et un renouveau des membres associés.

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