Le calme de la forêt en fait un lieu privilégié pour l’établissement de chapelles et d’ermitages dédiés à la prière et à la contemplation. Un certain nombre d’ermites s’installèrent dans la forêt lorraine. Ce fut le cas par exemple du Frère Joseph, qui installa son ermitage à Ventron au XVIIIe siècle. 

Contenu du Les "gens des bois"
Contenu du Les "gens des bois"

La forêt autrefois était un lieu privilégié pour les individus vivant en marge de la société, en raison de leur statut social, de leur travail ou de leurs pratiques religieuses. C’est une population mouvante, qui se renouvelle régulièrement par de nouveaux venus, fuyant souvent eux aussi la misère. Marginalisés, ils n’ont ni famille, ni histoire, ni biens. Leurs conditions de vie difficiles entraînent des complications sanitaires : rachitisme, alcoolisme,...

Ils sont tantôt tâcherons, bricoliers ou saisonniers et souvent ils effectuent des tâches plus spécifiques telles que le "carillonnage" ou le fossoyage dans les cimetières. Certains se spécialisent dans des activités de rebouteux ou de guérisseurs.

Cette population est en croissance jusqu’au XIXe siècle. Entre 1870 et 1914, de nombreux contrebandiers d’allumettes ou d’alcool peuplent les forêts lorraines. Par la suite, ces “gens des bois” vont être de moins en moins nombreux, devenant sédentaires pour pallier la précarité de leur existence. La Grande Guerre a presque totalement fait disparaître ce petit écosystème.

Les forêts attiraient également des minorités religieuses exclues. Ces dernières formaient des espaces de vie organisés. En Lorraine, plusieurs communautés ont élu domicile dans les bois : des foyers jansénistes en Argonne, des calvinistes dans la forêt de Darney et dans le comté de Bitche et des réformés dans la Vôge. Les anabaptistes élurent domicile dans la forêt difficile d’accès du Donon, menant une vie austère et laborieuse.

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