Le portrait, en tant que représentation d’un individu, interroge l’identité. Il peut rendre compte non seulement de l’apparence d’une personne mais également de son statut social, de sa personnalité et de son époque. Au cours des siècles la fonction que revêt cette image et les techniques de représentation n’ont cessé d’évoluer.
L’Antiquité : naissance du portrait
Le portrait apparait dès l’Antiquité sur les pièces de monnaie frappées à l’effigie des empereurs et dont la circulation assurait la renommée. Il est également présent dans l’art funéraire comme en témoigne les portraits du Fayoum. Ces portraits, peints de face et extrêmement réalistes étaient déposés sur les défunts conjurant leur absence en fixant les traits de ceux-ci pour l’éternité.
Déclin au Moyen Âge
Après la chute de l’empire romain, le portrait connait un déclin. En effet, avec l’essor du christianisme, l’image est mise au service de la religion plutôt que de l’individu.
L’iconographie de la Vierge Marie ne peut être qualifiée de portrait car il s’agit de représentations idéalisées et codifiées qui ne sont pas basées sur une personne historiquement identifiable.
Du XVe siècle au XIXe siècle : Renaissance et essor du portrait
A partir du XVe siècle et le développement des idées humanistes de la Renaissance, le portrait prend toutes son importance. Si l’influence de l’Antiquité se fait sentir longtemps notamment dans les représentations de profil souvent inspirées des monnaies antiques, peu à peu, l’art du portrait se diversifie.
La posture varie : les représentations de face réapparaissent, la position de ¾ connaît un véritable engouement. Le baroque verra même se développer des positions presque de dos. Le cadrage évolue également : représentation en buste, en pied ou cadrage serré pour les portraits de voyage notamment.
Enfin, on assite à une véritable mise en scène de l’individu. La personne est portraiturée dans un décor signifiant avec les symboles de son rang social ou de sa fonction.
La naissance de la photographie : un changement de paradigme pour le portrait peint ou gravé
L’essor de la photographie à partir des années 1830 marque une rupture avec les arts graphiques car elle permet de capturer plus rapidement et de manière fidèle l’apparence d’une personne y compris son rang social en fonction de sa manière de poser et de se vêtir.
Cette révolution ne signifie pas pour autant la fin du portrait mais elle initie une nouvelle dynamique qui est loin de s’épuiser. Les artistes se sont peu à peu éloignés du réalisme pur pour explorer des styles plus personnels et expressifs. Portraits intimistes, psychologiques, symbolistes, cubistes, la veine est encore loin de se tarir.
Gageons en tout cas que l’usage de l’Intelligence Artificielle nous obligera à réinterroger le genre du portrait …