Pierre Woeiriot est un peintre, sculpteur, graveur et médailleur lorrain. Il est né en 1532 à Neufchâteau et est mort en 1599 à Damblain. Descendant d’une famille d’orfèvres réputés – son grand-père était l’orfèvre ducal de René 1er –, c’est dans la gravure qu’il se spécialise : il grave en creux, sur cuivre, à la pointe sèche et au burin. Son travail est jugé fin et délicat par les historiens de l’art. En outre, il possède un style unique, dénué de toutes influences européennes, ne s’étant que très peu aventuré en dehors de la Lorraine.
Les oeuvres de Pierre Woeiriot
Les chercheurs attribuent environ 400 estampes à Pierre Woeiriot. Elles sont reconnaissables par un monogramme, estampillé sur la majorité d’entre elles. Ce panel d’estampes comporte autant de portraits que d’autres représentations. En effet, Pierre Woeiriot n’est pas que portraitiste. Il a notamment gravé d’autres sujets dans le cadre de l’illustration de livres. Par exemple, dans l’ouvrage intitulé les Emblemes ou devises chrestiennes de Georgette de Montenay, l’une des gravures s’intitule La Mort étrangle un guerrier et représente littéralement ce que le titre laisse imaginer. Il est aussi possible de trouver quelques rares estampes d’objets seuls et de paysages. Les meilleurs exemples sont ses gravures publiées dans Livre d’anneaux d’orfèvrerie : on y trouve principalement des estampes de bagues et de pendants d’oreilles.
Toutefois, les représentations humaines caractérisent la majorité des œuvres de Pierre Woeiriot. Son travail le plus important demeure la réalisation de portraits.
Dès 1555, Pierre Woeiriot se spécialise dans la gravure sur cuivre. Travaillant à la fois à Nancy et à Lyon, il fréquente principalement les cercles d’artistes et de poètes dont il fait les portraits (celui de la poétesse Louise Labé ou encore du poète béarnais Bernard de Poey). C’est à cette même période qu’il produit son autoportrait, en 1556. Proche des réseaux protestants de Genève, il réalise aussi les deux portraits de Jean Calvin.
On trouve le plus grand nombre de portraits gravés par Pierre Woeiriot dans Les Roys et ducs d’Austrasie, depuis Théodoric premier fils laisné de Clovis jusque à Henry de Lorraine II, à présent régnant écrit par Nicolas Clément. Publié en 1591, en latin, à Cologne, il comporte une soixantaine de portraits, de formes rondes, des différents ducs et rois d’Austrasie. Sur chaque portrait, Pierre Woeiriot rajoute le nom voire la titulature. En 1617, une nouvelle édition de l’ouvrage est publiée. Les gravures sont cette fois-ci d’Ambroise Ambroise, un éditeur et graveur lorrain ayant principalement travaillé pour Pierre Houion. Néanmoins, cette édition paraît presque archaïque car la qualité des estampes n’égale pas celles de Pierre Woeiriot.
![Contenu du Jean Bernard Bonifacius [à 50 ans]](https://rgw.atolcd.com/swift/v1/sillon_container_prod/entrepot/lightbox-thumbnails/B543956101_P-TS-ES-00207.jpg "Contenu du Jean Bernard Bonifacius [à 50 ans]")
Jean Bernard Bonifacius [à 50 ans]
La Mort étrangle un guerrier
Portrait astrologique de Bernard de Poey
