L'art du portrait
Le portrait photographique au fil de la vie
En 1839, le photographe américain Robert Cornelius réalise à la fois le premier portrait et autoportrait alors qu'il essayait d'améliorer la technique du daguerréotype. Et c'est ainsi qu'après s'être largement répandu au fil des siècles à travers la peinture, le dessin et la gravure, le genre du portrait poursuit son expansion et démocratise la représentation de soi au plus grand nombre. Au départ réservé aux castes aristocratique et bourgeoises, il immortalise les individus dans les moments forts de leur existence ou simplement dans leur cadre de vie : portraits officiels, militaires, familiaux, sportifs... Dès le XIXe siècle, le succès est retentissant et devient partie intégrante du décor quotidien.
L'obsession de la lignée
La photographie est un "miroir qui se souvient", écrivait le poète Robert de Montesquiou. Ainsi, comme pour le portrait peint, l'objectif du portrait photographique est principalement le souci de la postérité, l'obsession de la lignée.
En famille
Dans les albums, la famille se met en scène sur un mode sentimental pour renforcer l'appartenance à la lignée : la complicité entre frères et soeurs, la tendresse des parents envers leurs enfants...
Une tradition bien ancrée
Dès l'avènement du portrait photographique, les familles se rendent au moins une fois par an chez le photographe, si bien qu'à partir des années 1890, toute une génération peut découvrir les images d'au moins trois des générations qui l'ont précédée.
Portrait d'écoliers
La photographie de classe est un phénomène sociologique apparu dans les années 1960 avec la démocratisation de la pratique de la photographie. Entre 1900 et 1940, elle se fait d'abord dans les établissements riches et réputés, puis dans toutes les écoles.
Le portrait-carte
Des années 1860 aux années 1900 (c'est-à-dire jusqu'au développement de la photographie amateur), le "portrait-carte" rencontre un grand succès.
La photographie d'équipe sportive
Au fil du XXe siècle, les groupes d'individus se donnent à voir de plus en plus dans le cadre de leurs loisirs, témoignant d'un assouplissement des règles de travail : la diminution du taux horaire libère en effet des plages de temps libre aux ouvriers qui peuvent se consacrer à des activités sportives en groupe.
Photographie d'un groupe de soldats
La photographie est souvent mise au service d'un contexte que l'on voudrait idéaliser. Par exemple, les photographies de soldats prises pendant la Première Guerre Mondiale ont souvent vocation à mettre en avant une cohésion collective, parfois au détriment de l'individualisation de chaque combattant.
La photographie dans le monde du travail
Le monde du travail n'échappe pas au phénomène : dès la fin du XIXe siècle, les ateliers et usines font régulièrement appel à un photographe professionnel pour immortaliser les ouvriers et ouvrières à leur poste de travail, exhibant parfois leurs outils.
Souvenir de soldat
En temps de guerre, les photographies se révèlent être d'une grande importance pour les individus : les familles chérissent les portrait militaires d'un mari ou d'un frère parti au front, tandis que les soldats gardent précieusement sur eux les portraits des membres de leur famille.