Mystérieuses, originales, engagées, pionnières, au destin historique incroyable. Ces femmes se sont illustrées par leur destin, leur engagement ou leur célébrité. Au delà de la représentation physique, leurs portraits donne à voir le propre de leur personnalité dans le choix des poses, des mises en scènes, des vêtements ou de l'expression de leurs visages.
Marie Leszczynska, reine de France
Marie Leszczynska (1703-1768) est la fille du roi de Pologne, Duc de Lorraine et de Bar, Stanislas Leszczynski (1677-1766). En 1725 elle épouse Louis XV, roi de France et devient alors reine de France. Peu familière de l'étiquette et des moeurs de la cour à Versailles, elle sera conseillée pendant longtemps par son père. Tous les deux entretiennent une correspondance régulière jusqu'en 1766. Pieuse, généreuse, elle est une femme discrète et se fait rapidement aimer du peuple. Très appréciée à la cour, elle mène une vie simple éloignée des intrigues et des fastes de la Cour. Ce portait gravé de la reine exprime parfaitement la douceur et la bonté que l'histoire a retenu de sa personnalité. Elle a un regard doux et bienveillant, esquissant un léger sourire.
Julie Victoire Daubié
Julie-Victoire Daubié est née en 1824 à Bains-les-Bains. C'est la première femme française à s'inscrire aux épreuves du baccalauréat à Lyon en 1861, et la première à l'obtenir le . C'est aussi la première licenciée en lettres le , à l'époque où les cours à la Sorbonne ne sont pas ouverts aux femmes. Elle devient journaliste et militante pour le droit des femmes. Son combat pour l'éducation des femmes et leur accès à l'enseignement supérieur, mais aussi toutes ses luttes pour le droit à l'émancipation des femmes lui vallu une grande reconnaissance de son vivant. Elle reçu en 1867 à l'Exposition Universelle une médaille récompensant l'ensemble de son travail et de ses engagements. Dans ce dessin, Julie est présentée portraiturée en pied, de face, dans une robe élégante mais très sobre et avec une coiffure très simple, cheveux tirés et attachés. Elle se présente ici sans artifices, dans une très grande simplicité, sans sourire. Un portrait émancipé des traditionnelles représentations sociales féminines, à l'image de son combat pour les femmes.
Thaon-les-Vosges, Madame Delait dans son salon, détail
Clémentine Clattaux est née en 1865 à Chamousey dans les Vosges. Elle épouse Joseph Delait en 1885 et travaille avec son mari à la boulangerie. Très rapidement les clients remarquent l'originalité de cette femme de caractère à la carure charpentée et à la pilosité très développée. Sa notoriété commence à se répandre et se fait plus importante lorsque le couple change d'activité et ouvre un bar à Thaon-les-Vosges. En 1901, Clémentine décide de se laisser pousser la barbe et affiche sa différence. Sa notoriété amène beaucoup de clients dans son bar. A la fin de sa vie, en 1928, elle ouvre un cabaret à Thaon-les-Vosges et se met en scène. Elle meurt à Epinal en 1939. Dans ce portrait Clémentine Delait porte une robe très élégante, des bijoux et un éventail. Ces éléments témoignent ici de sa volonté d'afficher sa féminité malgré sa barbe et sa carrure très masculine.
Marie Marvingt, la fiancée du danger
Marie Marvingt est née en 1875 à Aurillac.Très tôt, elle est encouragée par son père à pratiquer de nombreux sports habituellement réservés aux garçons. En 1899 elle est l'une des premières femmes titulaire du permis de conduire. Elle se forme aux arts du cirque en parallèle de ses études, étudie la médecine et le droit. Elle devient infirmière à la Croix-Rouge. Sportive accomplie elle s'illustre dans le cyclisme, la natation, l'alpinisme et l'aviation. Dans chaque discipline elle s'illustre brillamment. Elle reçoit la médaille d'or de l'Académie des sports en 1910. Dans L'Univers du , l'abbé Delfour loue ses multiples talents : « Natation, cyclisme, alpinisme, aéronautique, aviation, équitation, gymnastique, athlétisme, escrime, jeux d'adresse, il n'est pas un sport où elle ne brille, et presque toujours au premier rang ». Marie Marvingt est également la doyenne des aviatrices, elle effectue son premier vol en ballon libre en 1901 et est la première femme a avoir piloté un avion seule. Dans cette photographie réalisée par Géo Le Gray en 1928, les femmes sont au premier plan, Marie Marvingt, souriante, pose aux commandes de cet avion, illustrant sa conquête de la liberté individuelle et des droits des femmes.
La Reine de la Nuit
La Reine de la Nuit est un personnage de l'opéra La flûte enchantée de Wolfgang Amadeus Mozart. Symboliquement, elle représente la Nuit avec son mystère, ses cauchemars, ses sortilèges mais aussi la puissance des profondeurs. L'artiste lorrain Roland Grünberg (1933-2021) la représente dans ce portrait féminin sombre et énigmatique. Les arabesques et volutes caractéristiques de l'oeuvre de Grünberg viennent accentuer la sensualité et la féminité du modèle. Son regard, sombre, noir, absent, souligne l'intériorité du personnage. Un jeu subtil entre séduction et mystère.
En souvenir du baptême de l'air à Reims, le 12 juillet 1928
