Un mode de vie qui interroge
De nombreuses publications scientifiques faisant l’éloge du végétarisme voient le jour à la fin du XIXe et au début XXe siècle. Parmi les arguments cités en sa faveur, celui de la santé. Le biologiste M. Lefèvre rappelle par exemple qu’on ne peut pas « vivre en mangeant que de la viande tandis que des millions d’hommes ont vécu et vivent sans manger de la chair d’animaux. »
Le mode de vie végétarien qui semble le plus séduire, est le végétarisme dit « mitigé » ou comme on l’appelle aujourd’hui l’ovo-lacto végétarisme. On peut alors consommer, en plus des légumes et des féculents, du lait et des œufs. Ce régime est conseillé aux « arthritiques, goutteux, hépatiques, constipés, nerveux, artérioscléreux … ». On prête alors aux légumes des bienfaits incroyables, les haricots inciteraient à la rêverie, les épinards à l’ambition quant à la carotte, elle donnerait bon caractère.
Les journalistes, souvent sceptiques, sont obligés d’admettre que le végétarisme a fait ses preuves par le passé. Ainsi le domaine sportif a montré qu’on pouvait se passer de viande et faire des prouesses à l’instar des cyclistes anglais (et végétariens) détenteurs des records de vitesse.
Le végétarisme reste un sujet polémique qui interroge. Sans en faire l’éloge, la presse invite son lectorat à réfléchir sur son alimentation et pourquoi pas à s’inspirer des modèles alimentaires originaires d’Asie en commençant par manger moins de manière générale, mâcher longtemps, diminuer la viande et l’alcool.