Contenu du La nouvelle église de Stanislas

C’est en 1737 que Stanislas Leszczynski devient duc de Lorraine et de Bar, sur décision de Louis XV. L’ancien roi de Pologne cherche alors un lieu de sépulture pour sa famille, refusant d’être enterré dans la chapelle ducale des Cordeliers où étaient traditionnellement inhumés les membres de la famille de Lorraine depuis le XVIe siècle. Choisir une nouvelle nécropole familiale est un moyen d’ancrer son règne dans la mémoire des Lorrains.

Il jette son dévolu sur l’église de Bonsecours, non seulement parce qu’il attache au culte marial une grande importance, mais également du fait de la situation idéale du lieu, au croisement entre la Malgrange (son pied-à-terre nancéien), le château de Lunéville et Nancy.

Le duc fait raser l’ancien édifice en 1738, malgré les contestations des habitants qui vénéraient ce sanctuaire, et demande à son architecte Emmanuel Héré de reconstruire une grande église sur ce même emplacement.

Le chantier dure jusqu’en 1741, et les plus grands artistes lorrains de l’époque y prennent part : Joseph Gilles dit Provençal pour les peintures des voûtes représentant des épisodes de la vie de la Vierge (l’Annonciation, l’Immaculée Conception et l’Assomption), Jean Lamour pour les grilles du balcon et du chœur, et enfin les frères Louis et Nicolas Mansiaux pour l’ensemble décoratif en stuc imitant le marbre.

La belle chaire à prêcher de style rocaille, faite de stuc et de bronze, aurait été donnée par Stanislas à l’église. Les bas-reliefs représentent les quatre évangélistes, la remise des clés à saint Pierre ainsi qu’une belle scène de crucifixion sur le dosseret de la chaire.

Contenu du La nouvelle église de Stanislas
Contenu du La nouvelle église de Stanislas

Emmanuel Héré doit composer avec l’emprise au sol très limitée qui lui est donnée. Il utilise au mieux l’espace en accentuant la verticalité de l’édifice, avec une hauteur de près de 18 mètres pour une faible largeur, dont résulte une majestueuse façade très élancée.

Elle s’organise en deux registres : le premier se compose de quatre colonnes engagées d’ordre composite encadrant deux niches où sont logées une statue de saint Stanislas et une de sainte Catherine, et soutenant un large entablement ; le second registre est formé d’un attique flanqué de deux ailerons et terminé par un élégant clocher en pointe. La verticalité évidente de cette façade est soulignée par la répartition des colonnes et pilastres qui, d’un registre à l’autre, se répondent : les quatre colonnes composites surmontées de quatre pilastres font écho aux deux pilastres surmontés de deux colonnes composites.

Emmanuel Héré a remployé le vocabulaire de l’architecture baroque pour se rapprocher au mieux de ce style cher à Stanislas, lui rappelant les églises de sa Pologne natale. L’intérieur de l’église évoque bien cette atmosphère du baroque polonais.