Contenu du Le quartier du Chapitre

Construction de l’abbaye et de l’église

Édifiée au Xe siècle par Thierry de Hamelant et reconstruite entre les XIe et XIIIe siècles, l’église d’Épinal est placée sous le vocable de saint Maurice. Jusqu’à la Révolution, elle a pour particularité d’être à la fois église paroissiale pour les habitants et église collégiale du chapitre. Ainsi, les dames nobles mettent à disposition des paroissiens l’édifice lors des offices ; le chœur est alors réservé au chapitre et la nef aux bourgeois.

 

Ci-contre, on peut voir l’abbatiale encore debout, la rue de la Paix (aujourd'hui rue Thierry de Hamelant) n’étant pas encore percée.

Les travaux de l’église

Au cours des siècles, l’église a subi de nombreux travaux. Pour les financer, plusieurs solutions sont exploitées dont, au XIIIe siècle, le déplacement des reliques pour collecter de l’argent à travers tout le diocèse. Le portail des Bourgeois est financé par les bourgeois de la ville après une collecte de fonds par les chanoinesses en 1481.  

Au sein de la chapelle du Saint-Sacrement, les reliques de saint Goëry, saint Maurice et saint Auger sont abritées dans des coffrets réalisés en 1791.

Au mur sur la carte postale ci-contre, on devine un portrait de saint Goëry et ses filles. À droite, Précie, figurée sous les traits de Madame de Ludres, porte le vêtement des abbesses alors que Victorine, sous les traits de Madame Le Bascle d'Argenteuil, est vêtue de l’habit de chœur des religieuses.

Portail des bourgeois de la basilique Saint Maurice d'Épinal
Portail des Bourgeois de l'Église Saint-Maurice d'Épinal. Ce portail a perdu toute sa statuaire lors de la Révolution.

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La tour carrée

Elle renferme les quatre cloches de l’église. Posséder des cloches est un élément essentiel pour la bourgeoisie spinalienne. C’est le symbole d’une communauté urbaine libre. Le temps est réglé par la sonnerie des cloches ; elles annoncent les évènements de la vie urbaine, certains imprévisibles et d’autres à heures fixes. Cette tour carrée assez élevée et son petit chemin de ronde ont un rôle défensif. C’est une tour de guet au sommet de laquelle des hommes sont postés en continu afin d’avertir des dangers éventuels.

Les chanoinesses ont l’exclusivité de l’usage de ce qu’on appelle le « petit chœur », un espace qui se trouve sous la tour carrée. Cet espace servait pour la récitation des offices canoniaux. L’entrée de la tour est percée au XIXe siècle. Quant à l’église, elle devient basilique en 1933.

Le cloître et sa destruction

Jusqu’à la dissolution du chapitre, les chanoinesses, pour entrer dans l’église, franchissent la porte des Dames qui s’ouvre sur le cloître, du côté sud de l’église. Une fois entrées, elles suivent les messes installées dans les stalles situées dans le chansel, un espace dans le chœur fermé par une grille.

Le cloître et l’abbatiale sont détruits après la Révolution française pour aménager la rue de la Paix maintenant appelée rue Thierry de Hamelant. Aujourd’hui, seul un des côtés du cloître avec ses arcades a été reconstruit au XIXe siècle le long de la basilique. Différents témoignages assurent que le cloitre est constamment ouvert. Les bourgeois et les artisans peuvent y venir librement pour y faire affaire et des bals y sont également donnés.

Dessin du cloître du chapitre d'Épinal par Charles Pensée d'après un dessin d'Henri Hogard
Le cloître du chapitre d’après Hogard

Les maisons des chanoinesses

Les chanoinesses vivent dans des maisons canoniales resserrées autour de l’église et du cloître dans une sorte d’enclos privé. Les maisons sont meublées modestement, sans luxe, mais chaque chanoinesse dispose d’un valet et d’une femme de chambre. Ces maisons ont hébergé différentes chanoinesses suivant les départs et les décès. Il leur est impossible de vendre ou d’hypothéquer ces maisons transmises par testament.

L’actuelle rue du Chapitre est formée d’un ensemble architectural du XVIIIe siècle qui se trouve au sud de l’ancien cloître et à l’intérieur des remparts de la ville. Certaines maisons possèdent des chapelles privées et des petites cours intérieures. Néanmoins, les maisons canoniales de quelques chanoinesses ne se trouvent pas dans le quartier du Chapitre. La maison de Madame de Spada se situe rue Claude Gelée et celle de Madame d’Ure Tessière, impasse de la Mayolle. Les maisons de Madame de Schauenbourg et du Han s’ouvrent sur la place de l’Âtre et non du côté de la rue du Chapitre.  

 

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