La Lorraine possède le plus grand nombre d’artisans chocolatiers. Certains ont obtenu des prix mondiaux (Awards…) tandis que d’autres ont été primés lors du célèbre Salon du Chocolat de Paris.
Les Chardons lorrains
Emplis d'eau de vie, les chocolats lorrains sont principalement confectionnés à Nancy depuis le milieu du XIXe siècle. Ils doivent leur nom à leur forme épineuse faisant référence à l’emblème de la ville et de la région : le chardon. Cette fleur symbolique de la Lorraine évoque la devise datant de l’époque du duc René II de Lorraine « qui s’y frotte s’y pique ». On utilise la technique dite « à l’amidon » qui consiste à cuire un sirop de sucre dans lequel est incorporé de l’alcool, le tout enrobé d’une couverture de chocolat. Ils tirent leur nom et leur apparence au charbon extrait des mines de Lorraine. C’est à Saint-Avold, au cœur du Bassin houiller, que cette spécialité a été imaginée, il y a près de cinquante ans, par Louis Guntrum, pâtissier renommé. Ce sont de délicieuses bouchées au chocolat fondant, avec un subtil mélange d’amandes, de noisettes et de miel. Exportés avec succès au-delà de nos frontières (jusqu’au Mexique et au Canada !), les chardons lorrains sont cités dans le Guide Gastronomique des spécialités mosellanes. Ils sont vendus dans une boîte illustrée d’un mineur, lampe au front, d’un chevalement de mine et de l’abbatiale Saint-Nabor de Saint-Avold. C'est un véritable hommage chocolaté au passé industriel minier de la Lorraine.
Les Rochers de Saint-Mihiel
Les Rochers de Saint-Mihiel, inventés en 1922 par le pâtissier Monsieur Rollot, doivent leur nom aux roches de Saint-Mihiel (roches coralliennes du Jurassique Supérieur), curiosités géologiques situées à la sortie de Saint-Mihiel sur la route de Verdun. Ils sont composés de chocolat gourmand noir ou au lait avec des noisettes émondées, grillées et concassées. Inscrits au patrimoine des spécialités depuis le 7 juin 1994, ces petits chocolats plaisants se dégustent à tout moment de la journée.
Les Impériales de Metz
La ville de Metz est renommée pour son quartier impérial allemand construit autour de la gare, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. En 2016, l’artisan-chocolatier Jean-Charles Lemay s’en est inspiré pour créer une gourmandise chocolatée. Cette nougatine croquante enrobée de chocolat au lait ou noir se présente sous la forme de neuf chocolats, faisant référence à neuf monuments du quartier impérial de Metz (la gare, le château d’eau, le Palais du gouverneur…). Chaque chocolat contient une saveur unique : gianduja de fruits exotiques, yuzu, praliné, spéculoos… L’idée était d’essayer de marier le goût et l’Histoire du quartier, afin de s'inscrire dans cette démarche de promotion du quartier impérial. Celui-ci a été proposé pour être classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
La glace de Plombières
À l’origine, la « glace plombière » a été inventée en 1798 par le glacier-confiseur parisien Tortini. Celui-ci servait des entremets glacés, préparés avec du lait d’amandes et des fruits confits, qu’il confectionnait dans des moules en plomb (d’où son nom). Le 21 juillet 1858, le comte de Cavour, premier ministre sardo-piémontais, sollicite, de l’empereur Napoléon III, une alliance offensive de la France contre l’Autriche afin d’assurer la conquête de l’identité italienne. En échange, la France recevrait le Duché de Savoie et le Comté de Nice. À ce moment-là, l’empereur est en cure à Plombières-les-Bains. Selon la légende, un repas est servi à la fin de l’entrevue. Le cuisinier, ayant raté son dessert, décide de l’enrichir de fruits confits et d’alcool local (kirsch). Il venait de créer une glace que Napoléon III s’empressa d’appeler « Plombières ». C’est un pâtissier de Plombières-les-Bains qui, en 1882, a l’idée de faire macérer les fruits confits dans du kirsch, conférant à la glace « Plombières » la saveur incomparable qu’on lui connaît encore aujourd’hui.