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Les conditions de travail des ouvriers

L’implantation d’usines textiles entre en corrélation avec l’accroissement rapide de la population dans les villages. Dans un premier temps, les manufacturiers firent construire des casernes ouvrières pour loger leurs employés. Ces derniers, jusqu’à la fin du Second Empire, voyaient leur temps de travail varier en fonction des usines. En 1848, selon une enquête de l’Assemblée nationale, les hommes représentent 2/5 des ouvriers, tout comme les femmes. Le dernier cinquième correspondant à la part d’enfants embauchés dans les filatures.

Au XXe siècle, le travail à l’usine restait pénible en raison du bruit incessant des machines, de la poussière et de l’humidité.

Après la Seconde Guerre mondiale, et encore plus avec la perte des marchés coloniaux, les conditions de travail vont beaucoup évoluer afin de rationaliser l’industrie textile. On passa à la double puis à la triple équipe. Ce changement perturba beaucoup les ouvriers qui, habitués à travailler sur « leur machine », n’aimaient pas l’idée que quelqu’un d’autre l'utilise aussi. Les améliorations des machines vont amoindrir l’importance des connaissances et du savoir-faire des ouvriers.  

La vie après l’usine : la vitalité des villages et l’âge du paternalisme

Au début du XXe siècle, l’emploi dans le textile conditionnait la vie dans les villages. En 1906, à Saint-Maurice (Vosges), pour une ville textile qui comptait environ 3 000 habitants on dénombrait 41 commerces.

Le paternalisme industriel va prendre de plus en plus d’ampleur au début du XXe siècle. Il peut être considéré comme un système régissant les relations entre les ouvriers et leur patron visant à prendre en charge au-delà de la vie professionnelle, la vie privée du salarié. C’est une relation qui fonctionne sur un accord tacite entre les deux partis. Le paternalisme peut être teinté de catholicisme et d’une éthique moralisante ou être davantage laïque.

Dans le cadre du paternalisme, le patron offre aux ouvriers des services tels que la garderie, la création de logements ou l’ouverture de coopératives. Pendant la guerre, le paternalisme prend des formes caritatives via l’achat de denrées pour les ouvriers.

Au début du XXe siècle la vie dans les cités ouvrières peu coûteuse est appréciée des ouvriers, bien que parfois sommaire. Le système paternaliste permet au patron de s’attirer la bienveillance et la fidélité de ses employés. Ce système prend fin progressivement avec l’avènement de la modernisation de l’industrie textile vosgienne suite à la perte des marchés coloniaux. Les patrons vont être peu à peu remplacés par du personnel dirigeant qui abandonna le modèle du paternalisme.