Contenu du Du tramway hippomobile au tramway électrique au XIXe siècle

Le premier tramway à Nancy, à l’instar de nombreuses villes en France, est hippomobile.

Il reprend le principe de la calèche munie de deux ou quatre roues, dont la traction est assurée par un ou plusieurs chevaux, roulant sur une voie ferrée équipée de rails. En 1874, une première ligne hippomobile reconnue d'intérêt public est créée par l’entrepreneur et homme d'affaires bruxellois Frédéric de la Hault. Elle est longue de 5 kilomètres et coupe Nancy du nord au sud, en reliant Maxéville à Bonsecours en passant par la rue Saint-Dizier et la place des Vosges.

Deux ans plus tard l’exploitation de la ligne est rétrocédée à la Compagnie Générale Française des Trams (CGFT). Elle compte 4 lignes en 1885 dont la ligne 3 qui coupe Nancy d'est en ouest, du pont d’Essey à Préville, en passant par la rue Saint-Jean et la gare. À la fin du xixe siècle, le réseau possède 32 voitures prévues pour seize personnes, 172 chevaux ainsi que plusieurs écuries. Il s’agit du premier transport public sur rail dans Nancy intra muros assurant une certaine régularité pour les usagers. Le tramway hippomobile perdure 25 ans avant d’être remplacé par le tramway électrique.

Le premier tramway électrique est inauguré le 26 mars 1898 à 7h20 du matin.

Il emprunte la ligne 1 originelle entre Maxéville et Bonsecours. Les tramways sont équipés chacun d’un moteur électrique et d’un accumulateur en cas de besoin. Le moteur est alimenté via une perche par un câble de contact suspendu à des poteaux-supports et dont l’énergie est fournie par une centrale électrique située rue du Tapis-Vert. Ils ne sont pas très puissants, 25 à 50 chevaux, mais suffisamment pour rouler sous la direction du wattman, le conducteur de tramway électrique, à une vitesse maximale de 20 km/h au centre-ville.

Les tramways, dont la rame peut être constituée d’une voiture supplémentaire ou d’une baladeuse pour embarquer plus de voyageurs, se déplacent sur des voies ferrées équipées de rails à écartement standard de 1m 44. En raison de l’étroitesse de certaines rues, certains tronçons du réseau comportent des voies d’évitement, qui vont permettre à deux trams roulant en sens contraire sur une voie unique, de se croiser sans risque d’entraver le trafic.

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À partir des années trente, le tramway électrique de Nancy perd de son prestige.

Même s'il reste encore fortement apprécié par les Nancéiens, il ne résiste pas longtemps à l'invention des véhicules à moteur à explosion. L'automobile commence à emprunter de manière ostentatoire les rues et voies principales de Nancy, et l'autobus s'impose dans l'opinion comme étant un moyen de transport efficace et rapide, dans une ville où émergent de nouveaux quartiers résidentiels et une population plus importante.

Toutefois, le réseau des tramways porté par la CGFT continue de se moderniser, notamment les 3 lignes suburbaines, qui profitent des derniers progrès techniques. Les motrices dites Satramo, construites par une société franco-belge à Raisines, dans le nord de la France, sont modernes, rapides, silencieuses, chauffées, avec plus de confort pour les voyageurs et le personnel. Elles sont dotées de deux perches, chacune fonctionnant dans le sens de la marche. Elles permettent de rejoindre sur un parcours de 15 km Dombasle ou Pont-Saint-Vincent en moins d'une heure.