Nancy et son tramway : une histoire en plusieurs chapitres
Le développement de la ligne Est-Ouest
Le Canal de la Marne au Rhin est construit entre 1838 et 1853.
Avec l’essor de la révolution industrielle, plusieurs manufactures prennent place à proximité. Les filatures, installées à Bonsecours dès 1815, connaissent leur pleine croissance en 1862 avec 360 ouvriers. C’est alors la plus importante usine de Nancy. D’autres secteurs se développent : la métallurgie, les fabrications mécaniques et l’agro-alimentaire, comme les Laiteries Saint-Hubert, situées rue Pichon en 1904.
Le Nouveau plan de Nancy monumental industriel et commercial de 1894 illustre le développement de cette zone d’activité à Nancy, desservie à la fois par le canal de la Marne au Rhin, le chemin de fer de ceinture (qui passe gare Saint-Georges) et la Meurthe. Une tonnellerie, deux filatures, deux chaudronneries, une fonderie, une fabrique de limes, ainsi que les brasseries de Maxéville, référence locale en matière de fabrication de bière, vont s'installer dans cette zone en plein développement. Cette concentration d’industries au sud de Nancy justifie en partie la création d'une ligne de tram qui réponde aux besoins de transport des travailleurs.


Avec l’annexion de l’Alsace-Moselle, la population de Nancy s’accroit considérablement.
Fin juin 1873, les Alsaciens-Lorrains représentent 25 % des 60 755 habitants à Nancy. Ces nouveaux arrivants sont pour la plupart aisés. Cette population grandissante conduit à un essor de la ville et à l’expansion de certaines de ses sections jusqu'alors peu habitées et peu construites. La 6e section, allant du Faubourg Saint-Jean au quartier Saint-Léon, jusqu’à la rue Saint-Dizier d’un côté, et jusqu’à la Commanderie et les abords de Laxou de l’autre, voit sa population augmenter de 19%. De même, la 8e section, allant de la Ville-Vieille au Faubourg des Trois-Maisons et à la rue de Metz en cours de création, s'étend considérablement.
Nouvelles écoles, aménagement de barrages, ... on assiste à un effort de construction sans précédent dans la ville et une évolution du paysage urbain qui pousse à la création de la ligne 3 en 1876.
L’économie florissante de Nancy engendre un accroissement de la population.
Elle atteint plus de 106 000 habitants en 1911. En 1912, le réseau des tramways bat des records de fréquentation, avec près de 17 millions de voyageurs sur le réseau urbain, et plus d'un million sur le réseau suburbain.
L'essor commercial du centre-ville, sur un axe est-ouest constitué autour de la rue du Faubourg Saint-Jean (actuelle rue Saint-Jean) et du Point-Central assure les besoins de la population. La Grande Brasserie La Lorraine, implantée à cet endroit, la Belle Jardinière, «magasin de nouveautés», témoignent de ce dynamisme et de l'opulence du Nancy d'alors. Les Magasins Réunis font aussi partie des grandes enseignes très prisées. À proximité de la gare se trouvent le prestigieux café et hôtel Thiers et la brasserie l'Excelsior. Les prouesses architecturales déployées pour ces commerces et services, dont les banques, sont évocatrices d'un nouvel élan artistique, celui de l'École de Nancy suivi par l'Art déco.
La ligne principale du tram dessert, en toute logique, le centre-ville et permet d'y rejoindre les correspondances du réseau.
