Dans ses œuvres, Lafage touche à des sujets variés. Mais quel que soit le thème abordé, on y retrouve l’influence du Baroque par ses recherches sur les corps en mouvement, ses effets de masse et ses véritables architectures de chair et de muscles, comme en témoigne cette Chute des Anges, gravée par Lafage, dans laquelle les corps s'entremêlent.
Parmi ses sources d’inspiration, la Bible et l’Histoire ancienne tiennent une grande place. En témoigne les différentes eaux-fortes illustrants des passages de la Genèse (voir ci-contre, Le Déluge), de l'Exode qui met en scène Moïse, mais aussi de l'Apocalypse.
Mais s’il est un domaine dans lequel l'artiste excelle, c’est celui de la mythologie. Lafage s’illustre notamment dans le mythe de Bacchus où il évoque les orgies et les festins au cours desquels les corps se libèrent. A travers ces scènes, la fougue de son trait souligne l’art du mouvement. Malheureusement, pas de signe de Bacchus dans la collection des Princes de Salm, mais deux estampes mettant en scène des personnages de la mythologie grecque. Il s’agit d’une part de Diane et Endymion, et d’autre part de la néréide Amphitrite (voir ci-contre).
Si la carrière de Lafage fut courte, elle reste néanmoins prolifique : malgré un décès prématuré à l'âge de 28 ans, en 1684, on compte en tout plus de 300 dessins authentifiés de sa main parvenus jusqu’à nous. Ces dessins sont exposés dans une quarantaine de musées notamment au Louvre, à Toulouse, et à Lisle-sur-Tarn où un musée qui porte son nom lui est dédié afin que ce jeune artiste ne tombe pas tout à fait dans l'oubli.
Chute des anges. Apoc. 12
Le déluge. Gén. 7
Triomphe d'Amphitrite
