Eaux minérales et thermales en Lorraine

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Eaux minérales et thermales en Lorraine

En Lorraine les sources sont nombreuses et quelques-unes, connues depuis la plus Haute Antiquité, sont à l’origine des villes thermales d’aujourd’hui. Des thermes antiques au thermalisme de l’époque moderne, le …

Bussang, la source de la Salmade

Les eaux de Bussang, vulgairement nommées source de la Salmade par les habitants du pays, ont leur émergence dans les fractures des schistes à plus de 670 mètres d’altitude. Selon la légende, les sources furent découvertes par un troupeau de vaches entre deux roches de granit. Elles offrent depuis le XVIIe siècle une eau d’une grande pureté, toutefois les poissons ne peuvent y vivre : quand on la reçoit dans un verre à la source même, elle mousse… La source connaît son heure de gloire au XIXe siècle avec un projet thermal et surtout comme une eau de table vendue pour quelques sous dans une bouteille jaune.

Vittel, la Grande Source

Les eaux minérales de Vittel affleurent d’un sous-sol constitué de roche calcaire renfermant une grande quantité de coquilles fossiles datant de 450 millions d’années (muschelkalk : calcaire coquillier).  La source principale, la Grande Source, donne une eau limpide, fraîche et savoureuse. Jadis, elle émergeait au milieu d’une prairie dans un espace formant une sorte d’îlot couvert de roseaux, de joncs, de mousses, et le sol marécageux cédait sous le pied. C’était « un lieu maudit où on ne s’aventurait qu’en tremblant et en se signant, il était hanté par les esprits infernaux ».

Bains-les-Bains, la source Saint Colomban

Venues du granit, les eaux minérales de Bains-les-Bains affleurent après avoir traversé une fine couche de grès. Eaux hyper-thermales, leur température varie entre 24 et 51°C. les premiers travaux de captage datent de l’époque romaine par les légionnaires de Domitien. Mais au début du XVIIe siècle, les sources coulent à découvert, formant des espèces de mares dans lesquelles les habitants se baignent.

Contenu du Bains-les-Bains, la source Saint Colomban

Contrexéville, la Source du Pavillon

Les eaux minérales de Contrexéville sont connues depuis fort longtemps. La source principale, la Source du Pavillon offre une eau froide, claire et limpide. Elle sort, à l’instar des autres sources, d’un terrain calcaire coquillier. L’émergence est recouverte d’une couche d’argile verte d’un mètre d’épaisseur qui lui assure une très grande pureté. Elle se trouvait avant son captage au milieu d’un jardin verger, humide dans toute son étendue.

Plombières-les-Bains, la Fontaine Stanislas

Une légende raconte que les eaux minérales de Plombières furent révélées à un soldat de César au cours d’une chasse, par son chien revenu tout mouillé et tout fumant… Les eaux sourdent de deux failles dans le granit qui affleure le long de la vallée, après avoir cheminé au plus profond de la terre lorraine. Les 27 sources ont une température moyenne de 54°C. C’est à Plombières que l’on trouve l’une des sources les plus chaudes d’Europe (72 °C).

Source de Dolaincourt

L’eau sulfureuse de Dolaincourt, à une dizaine de kilomètres de Neufchâteau, émerge à la faveur d’une faille qui a soulevé les marnes du Lias à 320 mètres d’altitude. La source est située au milieu d’un parc à vaches, au fond d’une vallée couverte de prairie, elle donne 4 litres d’eau à la minute et son eau est très froide. Coulant au fond d’un bassin elle a l’aspect d’eau ordinaire mêlée d’encre… avant de se perdre dans le Vair rivière tout proche. 
L’eau dégage une très forte odeur hépatique d’acide sulfhydrique à l’odeur d’œuf pourri, et avidement recherchée par les animaux de l’espèce bovine mais aussi par plusieurs espèces d’oiseaux comme les  ramiers ou les tourterelles. Ses propriétés minérales sont découvertes en 1849 après une analyse dans le canton de Mirecourt. 
Les habitants autrefois buvaient son eau froide sulfurée et d’une saveur fortement salée avec autant de plaisir que la bière. Ils prétendaient qu’elle ouvrait l’appétit… Unique en son genre dans tout l’Est de la France, elle est approuvée et autorisée par l’État en 1875. On la boit à la source dans un petit pavillon, soit en bouteille, en demi-bouteilles ou quarts de bouteilles.

Remoncourt , la petite reine des Vosges

L’eau de la source « Bienfaisante du Rey » de Remoncourt, non loin de Vittel, surnommée aussi « la petite reine des Vosges » pour sa puissante minéralisation en chaux, compte au milieu du XIXe siècle « autant de succès que de buveurs ». C’est une excellente eau de table, surtout mélangée avec le vin... Les analyses ont démontré scientifiquement sa richesse et sa supériorité sur toutes les autres sources de la contrée. Elle est plus minéralisée et active que les eaux de Contrexéville et de Vittel. Elle est approuvée et autorisée par l’État en 1889. Elle est logée à cette effet dans un somptueux pavillon équipée d’une buvette et vendue jusqu’à Paris par caisse de 30 bouteilles à 16 francs 50.

Contenu du Remoncourt , la petite reine des Vosges

Source de Martigny-les-Bains

Les eaux lithinée de Martigny-les-Bains, non loin de Vittel, sont connues depuis le milieu du XVIIIe siècle. Elles émergent des couches profondes du Muschelkalk sédimentaire et possèdent les mêmes éléments chimiques, avec des variantes insignifiantes, que les eaux de Contrexéville et de Vittel. Fortement minéralisée, l’eau des deux sources est limpide, d’une saveur ferrugineuse légèrement gazeuse et d’une saveur agréable. Elle mousse légèrement dans le verre qui la reçoit. Le captage des deux sources est effectué vers 1858, l’exploitation est autorisée en 1859 par l’Académie de médecine de Paris, et en 1860 l’établissement thermal suit. C’est une eau froide (11°C) . Elle peut être prise soit pure, soit avec du vin, soit en limonade… les deux sources sont logées dans un pavillon relié au thermes appelé le Grand Hôtel.
Il existe bien une troisième source mais qui donne une eau impropre à la consommation. Elle est onctueuse, veloutée, « savonneuse ». C’est l’eau de la « ménagère », elle a la propriété de déterger le linge...

Longwy Bas, la source Récollet

C'est durant un sondage de prospection minière en 1910 dans la cité ouvrière de Longwy qu'on découvre de manière fortuite, non pas la houille tant espérée pour relancer les usines, mais une source chaude fortement minéralisée. Baptisée source Récollet, elle offre selon les experts une eau d'une grande qualité à l'instar de celle de Vittel. Mais le projet de bâtir une station thermale tant souhaitée par le maître de forge Fernand de Saintignon ne voit jamais le jour.

Contenu du Longwy Bas, la source Récollet

Nancy Thermal, parc Sainte Marie, la source Lanternier

En 1900, Louis Lanternier découvre lors d'un sondage de prospection minière une source d'eau chaude à Éply, dans le canton de Nomeny. Encouragé par cette découverte inattendue, il se bat aussitôt pour lancer une recherche d'eau minérale dans le sous-sol de Nancy avec la ferme intention d'y bâtir une cité thermale. En effet, ce passionné de géologie et de thermalisme est aussi conseiller municipal et architecte nancéien.
Malgré les tergiversations du conseil municipal et de l'opinion publique, Lanternier obtient gain de cause, et les travaux d'exploration confiés à une société vichyssoise commencent en 1908 au Parc Sainte-Marie de Nancy qui accueille l'année suivante l’Exposition internationale de Nancy.
L'eau tant attendue jaillit quelques mois plus tard, au printemps 1909, après un sondage d'une profondeur de 800 mètres dans les tréfonds de la terre lorraine. La source Lanternier est née. L'eau minérale est officiellement reconnue pour ses propriétés thérapeutiques par l'Académie de médecine en 1911. Le célèbre architecte nancéien, heureux d'avoir gagné son pari, peut enfin rêver d'un complexe thermal ambitieux à la mesure de la cité ducale. Malheureusement sa disparition en 1916 et surtout les effets collatéraux de la Grande guerre vont mettre un frein au projet si audacieux. La grande aventure de l'eau thermale à Nancy, à l'exception de la piscine ronde et du bassin olympique, s'arrête définitivement dans les années 30.
 

Source d'Heucheloup

Les eaux minérales d'Heucheloup, près de Mirecourt, sont connues depuis le milieu du XVIIIe siècle. Heucheloup dans le langage du pays signifie « appelle le loup ».
Après examen il apparaît que les eaux ont des propriétés médicales analogues en qualité aux eaux de Contrexéville. L’eau de la fontaine est claire, limpide, abondante, d’une odeur vineuse, d’une saveur ferrugineuse, elle est froide (12°C), le débit de la source est de 30 litres par minute. Pendant toutes les saisons elle dépose sur le sol pierreux beaucoup d’oxyde de fer, elle est un peu astringente, elle contient de l’oxygène, de l’azote et de l’acide carbonique, donc elle ne gèle jamais en hiver. 
Fréquemment visitée par les malades des localités avoisinantes qui lui reconnaissent des vertus purgatives, on a pris soin d’enfermer la source dans un petit bâtiment où un gardien est chargé de sa distribution. Son exploitation est autorisée en 1875. Elle est embouteillée au début du XXe siècle. Les eaux d’Heucheloup alimentent par canal souterrain la station hydrominérale de Mattaincourt qui ne survit pas à la Première Guerre mondiale. 

Contenu du Source d'Heucheloup