Journal de Durival

Nicolas Durival (1713-1795)

Fils d'un valet de garde-robe du duc Léopold, Jacques Luton, Nicolas Luton dit Durival met sa carrière au service du nouveau souverain, Stanislas Leszczynski, roi de Pologne, dès l'arrivée de celui-ci dans le duché de Lorraine. Homme de confiance du duc, il exerce différentes fonctions au plus près de la cour de Lunéville avant de devenir lieutenant général de police de la ville de Nancy. Il mène parallèlement une activité de statisticien et d'historien, son Mémoire sur la Lorraine et le Barrois étant unanimement salué dès sa parution.

Nicolas Durival

 

Carrière de Durival

Au service de La Galaizière et du roi Stanislas

Nicolas Durival commence sa carrière comme secrétaire au service du chancelier français Chaumont de La Galaizière dès l'arrivée de celui-ci en Lorraine en 1737. Il reste par la suite proche de la famille du chancelier et de son fils l'intendant de Lorraine, dont il suit avec intérêt les déplacements. En 1751, il devient greffier en chef du Conseil d'Etat et des Finances du roi de Pologne, ce qui l'introduit dans l'entourage de Stanislas. Il cumule dès lors cette fonction avec d'autres charges : économe séquestre des bénéfices de Lorraine et Barrois (1754-1760 ; chargé d'administrer les biens ecclésiastiques qui n'ont pas d'attributaire), subdélégué de l'intendance de Lorraine (substitut de La Galaizière).

Lieutenant de police de Nancy

En 1760, il résigne ces charges au profit de la lieutenance générale de police de la ville de Nancy, cet office lui prenant tout son temps. L'achat en est très coûteux : 12 500 livres de Lorraine, auxquelles s'ajoutent 450 livres, 9 sous et 6 deniers de frais divers. Cette fonction va bien au-delà du maintien de l'ordre. Il intervient tout autant dans l'urbanisme municipal : adduction d'eau, pavage et éclairage des rues, travaux, transfert des cimetières hors de la ville..., que dans les fondations charitables - notamment pour les filles repenties -, dans les approvisionnements, l'ordonnancement des nombreuses processions et cérémonies, et tout ce qui, en règle générale, concourt à la paix civile. À ce titre, il participe tout à fait régulièrement aux réunions du conseil municipal et a de nombreuses relations tant avec la Cour souveraine qu'avec celle, plus mondaine, de Lunéville. Il tient aussi des statistiques précises des naissances, mariages et décès de la ville.C'est en 1769 qu'il demande à être relevé de ses fonctions ; il semblerait que l'administration française lui paraisse à ce moment intenable, à moins que l'âge et la fatigue ne commencent à se faire sentir. L'intendance lui octroie alors une pension de 1 000 livres, des "lettres de vétérance" et le titre de lieutenant de police honoraire, de sorte qu'il exerce encore à titre de conseil dans les années suivantes.

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Nicolas Durival

 

 

Le Journal

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Le journal de Durival

Tenu de 1737 au 18 décembre 1795, soit 3 jours avant la mort de son rédacteur, le Journal de Nicolas Durival n'est pas tant un écrit intime qu'un outil de suivi des événements urbains et politiques sous le règne de Stanislas, et de préparation des différentes publications projetées par l'auteur.Il se compose de 14 volumes in-quarto, écrits à la main. Ceux-ci sont truffés parfois de copies de lettres et de billets, voire d'originaux, mais aussi de billets imprimés, de programmes, prospectus, invitations, ou coupures de presse. Il n'a certainement pas été tenu au jour le jour, du moins au début où les notations sont très sommaires. Il est possible par exemple que la relation de l'agonie et de la mort de Stanislas a pu être reconstruite quelque temps (quelques jours ?) après l'événement à partir de notes ou d'un brouillon de journal qui n'a pas été conservé, ou en tous cas reprise par la suite pour y ajouter des mentions d'horaire précis.Des lacunes existent pour les années 1767-1771, 1781 et 1788-1791, soit que Durival n'ait pas tenu de relation de ces périodes, soit qu'elle ait été perdue. De 1792 à 1795, il se borne à effectuer des notations météorologiques quasi-quotidiennes sans se préoccuper vraiment de noter les événements en cours.

Pour en savoir plus sur Nicolas Durival, vous pouvez consulter l'édition augmentée du Journal de Nicolas Durival pour les années 1765-1766, qui repose sur une transcription et un encodage en XML-TEI enrichis de données biographiques, iconographiques, cartographiques et historiques.

http://journaldedurival.fr/index.html

 

Consulter ici la collection intégrale des manuscrits du Journal de Durival.