Le projet

La fondation de la Bibliothèque publique

Stanislas, dispensé de sa fonction administrative en 1736 par la Convention de Meudon et de l’arrivée d’Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière, Intendant du roi de France, se tourne vers les arts et les œuvres de charité. Homme des Lumières et surnommé «le Bienfaiteur», Stanislas offre aux Nancéiens par l’Édit du 28 décembre 1750, une Bibliothèque royale et publique. Un espace ouvert à tous les publics souhaitant s’instruire.

À cette occasion, le peintre attitré de Stanislas, Jean Girardet (1709-1778) réalisa un tableau commémoratif représentant Stanislas remettant à l’Intendant du roi, La Galaizière, les statuts de fondation de la Bibliothèque publique. Sur le document est inscrit : « Bibliothèque royale et publique ». Ce tableau se trouve aujourd’hui dans la salle de l’Académie de Stanislas.

Les missions de la Bibliothèque publique

Au xviii^e siècle, les bibliothèques ouvertes au public se multiplient grâce à la générosité de mécènes privés ou de communautés religieuses. Il s'y ajoute la création de nombreuses académies royales. L’Édit du 28 décembre 1750 fonde une bibliothèque publique qui doit s'appuyer sur le concours d'une académie des sciences et arts. Le développement de ces institutions culturelles développe le marché de l’édition, car de plus en plus d'individus savent lire, et ils lisent de plus en plus de livres. Les lectures spirituelles sont délaissées au profit du droit, de l’histoire, des belles-lettres et des sciences. Bien qu'ouvertes à tous dans leur principe, ces bibliothèques ne sont fréquentées que par les personnes suffisamment éduquées et disposant d'assez de loisirs pour s'y rendre.

L'installation

En 1750, comme il est prévu dans l’Édit de fondation de la Bibliothèque publique, celle-ci est installée dans la galerie des Cerfs du Palais des Ducs de Lorraine.

Ce dessin représente le premier projet pour les boiseries et armoires en bois placées le long d’un mur entourant l’embrasure des fenêtres. Les armoires vitrées présentent des montants arrondis avec un décor sculpté sobre sur les chapiteaux. Dans son Mémoire sur la Lorraine et le Barrois de 1753, Nicolas Durival mentionne que dans la bibliothèque se trouve deux tableaux de Jean Girardet.

En 1763, un édit ordonne le transfert de la bibliothèque avec armoires, tableaux et collections à l’hôtel de ville dans les deux petits salons de chaque côté du grand salon. Il faudra attendre 1766 pour qu'elle soit entièrement déménagée.

Des ouvrages modernes et le prêt à domicile

Au xviii^e siècle, la bibliothèque est fréquentée par des érudits et des étudiants. Les collections sont constituées par des dons et des acquisitions. L'accroissement des collections de la Bibliothèque publique est confié aux membres de l'Académie de Stanislas. En 1756, un premier catalogue recense 1 070 notices.

Dans les années 1760, Stanislas rédige deux testaments dans lesquels il souhaite léguer sa bibliothèque privée du Château de Lunéville à la Bibliothèque publique (390 livres).

La consultation des livres a lieu sur place. Cependant, l’ordonnance du 27 juin 1763 concernant le fonctionnement de la bibliothèque prévoit la possibilité du prêt à domicile sous conditions. Il est accordé seulement aux personnes domiciliées et connues à Nancy, en échange d’un engagement écrit et signé de l’emprunteur dans lequel il s'engage à remettre le document en bon état et à une date fixée.