Histoire

La rentrée des classes

Septembre arrive. Le temps des vacances touche à sa fin. C'est la rentrée des classes. Mais c'était comment avant ? À quoi ressemblait l'école d'autrefois? On vous raconte l'histoire de l'école !

 

 

Contenu du La rentrée des classes

Septembre arrive. Le temps des vacances touche à sa fin. C'est la rentrée des classes. Mais c'était comment avant ? À quoi ressemblait l'école d'autrefois? On vous raconte l'histoire de l'école !

 

 

Un peu d'histoire

Les origines de l'école

Contrairement à la célèbre chanson que nous avons tous fredonnée un jour, ce n'est pas ce "sacré Charlemagne" qui inventa l'école ! Elle existait bien avant lui, dès l'Antiquité. Les Égyptiens, les Grecs et les Romains s'appliquaient déjà à instruire leurs enfants. 

Mais si aujourd'hui l'école est accessible à tous, elle n'était à l'époque réservée qu'aux enfants privilégiés.

Vers 789, Charlemagne, lui-même illettré, veut développer un système éducatif, diffusé par les évêques et les moines, les seuls à savoir lire et écrire en latin. Au XIIIe siècle, on assiste à la naissance des "petites écoles" où les enfants peuvent apprendre à lire, à écrire et à compter.

Au XVe siècle, c'est la création des "écoles religieuses" qui sont tenues par des abbés.

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L'école au XIXème et XXème siècle

Les réformes

En 1816, une loi oblige toutes les communes françaises à ouvrir des écoles primaires. En 1833, la loi Guizot impose la construction d'une école pour les communes de plus de 500 habitants. Seuls les garçons sont encore concernés. Les filles accèdent enfin à l'école en 1850 (loi Falloux), avec la création d'une école pour les filles dans les communes de plus de 800 habitants.

Souvent la mairie servait d'école. L'école maternelle s'appelait l'asile.

Le mobilier de classe était rudimentaire. Les élèves assis à leur pupitre en bois (deux places), regardaient le tableau parfois posé sur un chevalet. Les élèves écrivaient avec un porte-plume qu'ils trempaient dans un encrier. La grande bouteille d'encre servait à faire le plein des encriers. Ils apprenaient à compter avec des bûchettes et un boulier. Dans la classe, il y avait une bibliothèque car les livres coûtaient très chers et les enfants en avaient très peu chez eux.

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Salle de dessin : institution Saint-Joseph, Nancy

    

En 1881-1882, Jules Ferry (ministre de l'instruction publique) fait voter une série de lois qui rend l'école gratuite, laïque et obligatoire de 6 à 13 ans, indépendante des religions.

Le 7 juillet 1904, l'Etat interdit l'enseignement confessionnel. C'est le point d'orgue d'un long mouvement de séparation de l'école et de la religion au XIXe siècle.

En 1936, Jean Zay, ministre de l'Education Nationale (de 1936 à 1939), fait voter une loi qui rend l'instruction obligatoire jusque 14 ans.

En 1959, l'école sera obligatoire jusque 16 ans. 

Autrefois, la rentrée des classes débutait, en général,  le 1er octobre en raison des travaux dans les champs. Au XIXe siècle les élèves ont un mois et demi de vacances d'été, l'année scolaire se terminant à la mi-août. Progressivement, elle s'est faite de plus en plus tôt.

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Quand les hommes étaient petits

 À l'époque, le ramassage scolaire n'existait pas. Les jeunes écoliers devaient parfois effectuer plusieurs kilomètres à pied, été comme hiver avant de s'installer derrière leur pupitre en bois.

La cantine n'existait  pas et les élèves apportaient leur repas dans un panier. Ils mangeait en classe.

Les écoles n'étaient pas mixtes. Filles et garçons étaient séparés aussi bien dans les classes que dans les cours de récréation.

La mixité émerge en 1960 et deviendra obligatoire en 1970.

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Écoliers, classe des filles

Pour réchauffer la classe, il y avait un poêle qui était alimenté avec des bûches. Parfois, pendant la récréation, les élèves devaient aller chercher du bois à la mairie pour chauffer la classe.

Vers 1900, les écoliers devaient s'équiper d'un cahier, d'une plume, d'un crayon, d'un buvard d'encre, d'une craie , d'une ardoise, ainsi que d'un livre de lecture...Le matériel scolaire nécessaire à l'écriture à la plume  disparait vers la fin des années 1960, laissant la place au stylo à bille.Les écoliers portaient une blouse noire ou grise, obligatoire, sous peine d'être punis.

Chaque journée de classe commençait par une leçon de morale qui était commentée et recopiée sur le cahier du jour. Les enfants apprenaient la grammaire, la conjugaison, le calcul mental, le calcul, l'histoire, la géographie...et aussi l'hygiène. Ainsi le maître contrôlait les mains pour vérifier qu'elles étaient bien propres. Cela évitait la propagation des maladies souvent mortelles (comme la tuberculose).

Entre 1870 et 1914, les garçons apprenaient le maniement des armes à l'école, tandis que les filles étaient formées aux travaux ménagers. 

La figure de l'instituteur était respectée et parfois crainte des enfants.Sous la IIIème République on les appelaient "les hussards noirs" . C'est l'écrivain Charles Péguy, dans son ouvrage  : " L'argent" (1913) qui a inventé cette expression.

L'instituteur portait une blouse blanche ou noire, et représentait une certaine autorité morale et intellectuelle. Il appliquait une discipline stricte et les punitions étaient courantes : aller au coin, recopier cent fois une phrase, le bonnet d'âne...et même des châtiments corporels, des paroles humiliantes. Par contre les bons élèves recevaient en récompense un bon point, puis une image en échange de 10 bons points, et un livre contre dix images. Ce système de gratification tomba peu à peu en désuétude après mai 68.

Au début du XIXe siècle, il n'y avait pas de récréation. Les élèves faisaient de courtes pauses en plein cours.

Mais en 1866, dans l'esprit hygiéniste du temps, le ministre de l'Instruction Victor Duruy préconisa des interruptions de dix à quinze minutes par demi-journée, pour lutter contre  " l'immobilité du corps et la fatigue de l'esprit ". Les lois Ferry de 1881-1882 baptisèrent cette pause : la récréation. Les garçons jouaient aux billes, au béret, aux osselets... et les filles à la corde à sauter, à la marelle..

Pour inciter les parents nécessiteux  à scolariser leurs enfants, Emile Depasse, maire de Lannion (Côtes d'Armor) , a créé en 1844 la première cantine scolaire de France. D'autres maires l'imitèrent.

En 1938, la France compte près de 9000 cantines scolaires.

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Crayon Koh-I-Noor
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L'école du XXIème siècle

L'école d'aujourd'hui

Il y aurait beaucoup à dire sur l'école d'autrefois : l'odeur du poêle, allumé tous les matins  par les élèves à tour de rôle, l'écriture à la plume en plein et délié, le remplissage des encriers...  beaucoup de choses que les élèves d'aujourd'hui ignorent sans doute ...

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Simple comme bonjour !
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Caran d'Ache

 

Les instituteurs et institutrices de l'école publique étaient formés à l'Ecole Normale.

La première fut créée en 1794 et la seconde en 1810. Il s'agissait d'une école normale de garçons.

C'est en 1838 qu'ouvre la première Ecole Normale de filles en France.

L'Ecole Normale va subir de nombreuses réformes au fil des années jusqu'en 1945. Et c'est en 1989 qu'elle est remplacée par l'I.U.F.M. 

L'école d'aujourd'hui est bien différente, moins stricte et bien plus tolérante qu'autrefois.

L'école du XXIe siècle a remplacé les tableaux noirs par des écrans numériques tactiles, les craies par des stylos et les ardoises par des tablettes numériques.

L'école est tournée vers l'avenir, celui d'un monde connecté où la connaissance est à la portée de tous.

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L' Alphabet d'Isabelle