Développer la ville au Moyen Âge

Pont-à-Mousson et la foi

Pont-à-Mousson se développe à l’origine, comme son nom l’indique, grâce à son pont, lieu de passage obligé et qui fait d’elle l’une des principales places commerciales du Barrois. Les établissements religieux qu’on y trouve manifestent cette puissance : plus nombreux au Moyen Age, ils dessinent l’espace de la ville et accompagnent son développement. L’augmentation de la population induit l’agrandissement ou des nouvelles constructions d’églises. Ainsi, le xiii^e siècle voit la venue de nouvelles personnes qui peuplent la ville, ce qui nécessite quatre nouvelles paroisses. Parmi celles-ci, celle de Saint Laurent accueille de nombreuses fondations et confréries, devenant ainsi l’une des plus importantes de la ville. N’oublions pas le rôle primordial de l’Eglise dans l’assistance spirituelle, l’accompagnement des nécessiteux et l’enseignement.

Nancy, capitale du Duché de Lorraine

Bénéficiant des ressources de la forêt de La Haye, du contrôle de la navigation sur la Meurthe, Nancy voit son importance évoluer peu à peu. A partir du xii^e siècle, elle sert de plus en plus souvent de résidence aux ducs de Lorraine. À la fin du xiii^e siècle, Ferry III bâtit un nouveau château et jette les bases de la vieille ville fortifiée, dont la porte de la Craffe est le plus ancien vestige. Raoul de Lorraine, premier duc à vouloir faire de Nancy sa capitale, termine la construction du château et inclut les faubourgs au Nord de la ville. Sa surface double alors.

La cour ducale au XVe siècle

Nancy n'est pas alors une ville importante ; c'est le centre du bailliage, la cour ducale vivote, car son prince manque de puissance et de ressources. L'union avec le duché de Bar lui assure enfin, au xv^e siècle, une position plus assurée. Puis, l’avènement de René II de Lorraine et les volontés d’expansion de Charles le Téméraire donnent une visibilité européenne à Nancy . Ce duc s'impose également en bâtisseur puisque c’est lui qui fait reconstruire le Palais ducal tel qu’il est encore visible aujourd’hui. À la fin de l’époque médiévale, Nancy devient résidence principale et capitale, nécropole de la famille ducale régnante, ainsi que lieu de réunion du Conseil.

Metz, la riche

A la fin du xiii^e siècle, Metz, grande métropole pour l’époque, doit compter de 25 000 à 30 000 habitants. C’est la place économique lorraine la plus importante jusqu’à la fin du xiv^e siècle. Elle n’a pas son égale dans un rayon de plus de 200 kilomètres ; en Europe elle se révèle comparable en richesse et en puissance aux villes de Flandre et d’Italie.

Metz est à la fois un lieu de production et un lieu d’échanges. Dès le début du xiv^e siècle, elle peut s’appuyer sur un Pays Messin qui lui fournit ressources et débouchés. On trouve dans l’espace de la ville de nombreux artisans qui produisent de la richesse dont des potiers, maçons, charrons, tisserands, gantiers, tanneurs et imagiers. Le Champ à Seille devient le plus vaste marché de la ville. Les ponts, les ports, les marchés annuels, se multiplient, favorisant fortement les échanges. Ne dépendant d’aucun seigneur, la région messine est un Etat souverain qui frappe monnaie. La Place Saint Louis accueille alors les changeurs qui font commerce d’argent. Encore visible aujourd’hui, c’est une place caractéristique de l’époque médiévale, avec une galerie couverte d’une soixantaine d’arcades, sous lesquelles autant de changeurs officiaient au xiv^e siècle.

Les Paraiges, acteurs du paysage urbain

Signes de la puissance politique et de la richesse passée des Paraiges, les membres du Patriciat messin, les hôtels particuliers Saint-Livier de Heu et de La Bulette dessinent encore aujourd’hui le paysage messin. En fait, ce dont on s’aperçoit en étudiant l’histoire des villes lorraines au Moyen Age, c’est que leur développement est souvent multifactoriel. Souvent, un site de passage, fortifié, existe déjà à l’époque gallo-romaine. Il s’étend lors de la période médiévale. La population s’accroît ainsi que les échanges. Et elle devient plus importante politiquement. Tout cela change sa physionomie, qui transparaît dans son architecture et dont de nombreux vestiges témoignent encore aujourd’hui.