Histoire
Découvrir les arts et les techniques à Nancy en 1909
Lors de l'Exposition internationale de l'Est de France, les visiteurs nancéiens peuvent découvrir plus d'une trentaine de pavillons, kiosques et stands, mais aussi des villages, des fermes reconstituées et de nombreuses attractions.
Sur une surface totale de plus de 20 000 m² sont répartis six grands palais thématiques (métallurgie, électricité, textile, arts libéraux, alimentation et transports) qui encadrent un somptueux palais des fêtes et s'ouvrent sur un jardin à la française.
Lors de l'Exposition internationale de l'Est de France, les visiteurs nancéiens peuvent découvrir plus d'une trentaine de pavillons, kiosques et stands, mais aussi des villages, des fermes reconstituées et de nombreuses attractions.
Sur une surface totale de plus de 20 000 m² sont répartis six grands palais thématiques (métallurgie, électricité, textile, arts libéraux, alimentation et transports) qui encadrent un somptueux palais des fêtes et s'ouvrent sur un jardin à la française.
Le palais des fêtes
Le palais des fêtes est l’axe central de l’Esplanade le long duquel se répartissent les six palais. Sa façade de 42 m de long et son dôme de 35 m de hauteur constituent un ensemble harmonieux. Le dôme se termine par une plate-forme où est installé le projecteur de marine, mobile autour de son axe, qui participe aux illuminations. Une plate-forme intermédiaire, placée à 21 m du sol, permet au visiteur d’avoir une vue sur l’ensemble de l’Exposition.
L’entrée principale s’ouvre sur une niche dans la partie supérieure, décorée par le peintre Louis Guingot. Son œuvre, qui représente la glorification de la ville de Nancy, est une distraction pour les visiteurs qui peuvent reconnaître parmi les personnages, de nombreuses personnalités nancéiennes. À l’intérieur, au rez-de-chaussée, une nef centrale de 14 m de long accueille les nombreux concerts, réceptions, conférences et pièces de théâtre qui se succèdent à un rythme soutenu.
Ce palais, illuminé le soir, particulièrement majestueux, symbolise à lui seul l’entière réussite de l’Exposition.
Le palais de l'électricité
En 1909, l’électricité est encore une invention récente.
Dans le pavillon de l’électricité, dessiné par les architectes Georges Biet, Louis Marchal et Emile Toussaint, décoré de fleurs de tournesol, les organisateurs ont créé une centrale d’électricité autonome, permettant la production électrique pour l’exposition, mais aussi pour les démonstrations de machines et appareils fonctionnant à l’électricité. C’est également cette centrale qui permet les illuminations des palais, chaque soir, véritable spectacle féérique pour les visiteurs.
Parmi les machines et outils présentés dans ce pavillon, se trouve une table volante électrique. Cette table merveilleuse qui posséde plusieurs plateaux tournants se place automatiquement devant chaque convive et sa partie centrale descend à l’office pour le changement des plats, sans que les domestiques n’aient à intervenir.
Le palais des textiles
L’industrie textile en Lorraine, à cette époque, est florissante. Après la guerre de 1870, les alsaciens et mosellans sont nombreux à traverser la frontière pour s’installer en Meurthe-et-Moselle.
Les exposants furent si nombreux à se présenter qu’il fallut agrandir le bâtiment. Il mesure finalement 90 m de long sur 27 de large, permettant d’installer environ 150 exposants. Toutes les filières textiles sont représentées : l’industrie du coton, de la laine, la broderie, le prêt à porter, la chapellerie et la chaussure.
Parmi les industries les plus remarquées, celle du chapeau de paille, une industrie des plus anciennes à Nancy avec des manufactures importantes. L’exposition collective de l’Union des fabricants de chapeaux de paille de Meurthe-et-Moselle est impressionnante, à l’image de la production lorraine qui, en 1909, atteint près de 25 000 chapeaux par jour, vendus en France et à l’étranger.
Le palais de la métallurgie
L’histoire de la métallurgie dans l’Est de la France est très ancienne. Le pavillon de la métallurgie est là pour rappeler cette histoire à travers une exposition réservée à l’industrie minière et métallurgique en Lorraine. Une galerie de mine est reconstituée, donnant l’impression d'entrer à l'intérieur d’une mine moderne. Des ouvriers y travaillent tous les jours. Cette animation grandeur nature plait beaucoup au public urbain.
La production de minerai s’est considérablement accrue entre 1860 et 1909, jusqu’à placer la production lorraine à 81% de la production française en 1908. Celle de la fonte atteint pratiquement 90% de la production française et celle de l’acier 70%. Parmi les grandes usines on trouve les Fonderies de Pont-à-Mousson, les Aciéries de Pompey, la Marine d’Homécourt et les Aciéries de Longwy et Micheville. A côté de ces grandes usines sidérurgiques se trouvent les établissements de petite métallurgie très nombreux dans le territoire de Belfort, la Meuse et les Vosges.
Dans ce pavillon, les mines de sel sont également présentées. L'extraction du sel, très ancienne dans la région, a beaucoup évolué grâce aux progrès mécaniques de la fin du XIXe siècle. Treize salines se sont regroupées pour participer à l’Exposition dont celles de Rosières-aux-Salines, Dombasle, Varangéville, Saint-Nicolas-de-Port et Laneuveville.
La ferme lorraine
Légèrement en retrait des palais, sur un espace de 1 160 m², une authentique ferme lorraine est installée. Au rez-de-chaussée, tout un espace de restauration permet au visiteur de découvrir l’ordinaire des paysans lorrains ainsi que les vins et la bière de Lorraine. C'est un espace très fréquenté durant toute la durée de l’exposition. Au premier étage, un service commercial répond à d’éventuels clients à propos des machines agricoles.
Une superbe laiterie, avec des outils modernes, produit un lait de première qualité consommé directement dans l’enceinte de l’exposition. De nombreux pétrins mécaniques servent à la fabrication quotidienne des pains et brioches qui alimentent ce quartier de l’exposition. Toutes les branches de l’agriculture lorraine sont représentées et les machines agricoles sont exposées pour mettre en avant le savoir-faire des maisons françaises et lorraines.
Le pavillon des Postes, des Télégraphes et de la Presse
Réalisé par l’architecte nancéien Paul Charbonnier (1865-1953), le pavillon des Postes se présente sous la forme d’une maison alsacienne. Il est l'un des pavillons les plus fréquentés de l’exposition parce qu’il propose, en plus des services traditionnels d’un bureau de poste, l’accueil des nombreux journalistes venus visiter l’exposition ainsi que la rédaction et l’envoi des communiqués à la presse.
La maison alsacienne s'inscrit parfaitement dans le style régionnal alsacien et lorrain très présent sur l'exposition et rappelle ici le fort sentiment patriotique après l'annexion de l'Alsace et de la Moselle par le traité de Francfort de 1871.
Le palais des Beaux-arts et le pavillon de l’École de Nancy
L’art est largement représenté à l’Exposition internationale de l’Est de la France de 1909. La Société lorraine des Amis des Arts a bien voulu participer à l’événement en organisant son salon annuel de peinture et de sculpture à l’intérieur du palais de l’École des Beaux-arts. Elle a eu l’heureuse idée de réunir, en une sorte de rétrospective, les œuvres principales d’artistes lorrains hors concours. Ainsi les œuvres d’Alfred Renaudin, Charles de Meixmoron de Dombasle, Léon Barillot, Aimé Morot, Emile Friant, Victor Prouvé, Henri Royer, Albert Larteau, Émile Michel, Paul Émile Colin, Eugène Décisy, Emmanuel Hannaux, Ernest Bussière, Louis Majorelle, Léopold Poiré, etc. sont admirées du public durant toute la durée de l’exposition.
Parallèlement, l’École de Nancy est représentée au cœur d’un pavillon qui lui est entièrement dédié. Créée par Eugène Vallin, cette construction de ciment armé, affiche par son architecture les thèmes chers aux artistes de l’École de Nancy. Le fronton, décoré par Victor Prouvé, donne le ton : L'Inspiration. Les œuvres des artistes du mouvement de l'École de Nancy s'affichent et s'exposent comme un manifeste pour l'art : de l'art dans tout, de l'art partout, notamment dans les arts décoratifs et l'industrie d'art, dans une mouvance naturaliste et symboliste propre à l'Art Nouveau.
Le palais des arts libéraux
Dans deux vastes salles du palais des arts libéraux se déploie l’exposition rétrospective lorraine des sciences organisée à l’initiative de scientifiques lorrains. A ce titre, toutes les formes de sciences sont présentes.
On y trouve des objets d'invention récente ou directement en usage, des portraits et notices biographiques des scientifiques. Parmi les pièces remarquables, on voit le globe terrestre en cuivre gravé par le lorrain Jean Lhote en 1631 ou encore la voiture à vapeur conçue par l’ingénieur militaire Nicolas Joseph Cugnot en 1770. Le Hanap de Sion, coupe à boire réalisée au XVIe siècle par le zurichois Abraham Gessner et offerte en 1663 par le Duc Charles IV de Lorraine au couvent des Tiercelins de Sion fait figure de référence.
L’objectif de l'exposition est de montrer l’excellence scientifique lorraine à travers les personnalités régionales mais aussi par la mise en avant des grandes institutions universitaires et sociétés savantes.
Celles ayant le plus contribué au développement des sciences sont l’Université de Pont-à-Mousson, les écoles de médecine et de pharmacie de Nancy, la faculté de sciences et l’école forestière de Nancy, l’école d’artillerie de Metz, l’Académie de Metz et la Société d’histoire naturelle de Moselle, et enfin, la Société d’émulation des Vosges.