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- 1828-1841
- De retour à Metz
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- 1841-1853
- Une direction exemplaire
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- L'Oeuvre
- Desvignes compositeur
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- La musique imprimée et la musique manuscrite
- Une grande variété de compositions
Histoire
Victor Desvignes (1805-1853), fondateur du Conservatoire de Metz
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- 1828-1841
- De retour à Metz
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- 1841-1853
- Une direction exemplaire
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- L'Oeuvre
- Desvignes compositeur
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- La musique imprimée et la musique manuscrite
- Une grande variété de compositions
Si le Conservatoire à rayonnement régional de Metz Métropole porte le nom de Gabriel Pierné (1863-1937), compositeur mondialement connu et apprécié, Victor Desvignes (1805-1853) en fut le créateur.
Si le Conservatoire à rayonnement régional de Metz Métropole porte le nom de Gabriel Pierné (1863-1937), compositeur mondialement connu et apprécié, Victor Desvignes (1805-1853) en fut le créateur.
Une famille de musiciens
Victor-François Desvignes est né le 23 juin 1805 à Trèves, alors chef-lieu du département français de la Sarre. Son père, Marc Desvignes, artiste lyrique et professeur de musique s’installa la même année à Metz avec sa famille. En plus de ses fonctions de régisseur, ce dernier occupa celle d’administrateur du théâtre de la ville de 1832 à 1838, sans oublier les cours qu’il dispensait à son domicile, rue des Bénédictins.
C’est donc fort logiquement que notre compositeur reçut ses premières leçons de violon de son père avant d’accompagner, dès l’âge de douze ans, son frère sur les routes de France pour apprendre son métier. Au cours de ses tribulations, il eut la chance de travailler en 1826-1827 avec Anton Reicha (1770-1836), professeur au Conservatoire de Paris et ami d’enfance de Beethoven à Bonn.
De retour à Metz
Particulièrement doué, Desvignes se vit proposer dès ses dix-huit ans des postes de chef d’orchestre à Amiens, La Rochelle, Chartres, Moulins et Clermont. Mais c’est dans la ville de ses jeunes années qu’il finit par s’installer. Il dirigea ainsi l’orchestre du théâtre de Metz de 1828 à 1831. Victor Desvignes, qui avait toutes les qualités du professeur et qui aimait son art avec passion, forma le projet d’y fonder une école de musique. À une époque où l’enseignement de la musique était peu encouragé dans les provinces, cette idée généreuse était pour le moins audacieuse. À force d’énergie, de volonté et de persévérance, face aux tracasseries administratives et au peu d’enthousiasme des autorités, il finit cependant par atteindre son but. Par une ordonnance royale en date du 16 août 1841, son école de musique fut même érigée en succursale du Conservatoire de Paris, en même temps que Marseille mais avant Dijon, Nantes et Lyon !
Une direction exemplaire
La qualité de son directorat et l’esprit d’innovation pédagogique qu’il favorisa comme par exemple, la dictée musicale qui ne fut introduite au Conservatoire de Paris qu’en 1872, par son directeur Ambroise Thomas qui, mais est-ce vraiment un hasard, était lui-même messin d’origine, contribuèrent à faire de Metz l’une des villes les plus musicales de province au cours du XIXè siècle. Nombres des élèves diplômés de cette école firent ensuite une brillante carrière dont Jean-Baptiste dit Eugène Pierné (1821-1984), célèbre chanteur et père du compositeur.
Desvignes était fier de ses résultats et ne ménageait ni son temps ni ses forces pour la bonne organisation de son école dont l’existence même fut plusieurs fois remise en question, sans compter les orchestres qu’il dirigea, l’organisation de concerts et, bien entendu, la composition. Sa santé, déjà fragile, causa des soucis à son entourage au cours de l’année 1851. On lui diagnostiqua un cancer de la gorge. À l’issue d’un long congé de maladie, il s’éteint à Metz le 30 décembre 1853 à son domicile de la rue des Clercs, à peine âgé de 48 ans. La pieuse reconnaissance de ses professeurs et élèves lui a élevé un monument au cimetière de l’Est.
Desvignes compositeur
Le versement, en 1992, dans les collections patrimoniales des Bibliothèques-Médiathèques de Metz du fonds de partitions anciennes du Conservatoire a permis de mettre en lumière ses compositions encore méconnues.
Parmi les quelques œuvres publiées à Paris et qui témoignent de la notoriété de Desvignes en qualité de compositeur, il convient de signaler un « Adagio pour harpe ou piano, violon et violoncelle » qui a fait l’objet d’un enregistrement commercial dans une version pour harpe, flûte traversière et alto. Cette pièce fut probablement destinée à son épouse Marguerite, née Knecht (1808-1885), qui fut professeur de harpe et de piano à Metz.
Une grande variété de compositions
Un nombre important de ses œuvres vocales furent publiées à Metz par Dupuy ou par son successeur Dominique Etienne. Desvignes a laissé une série considérable de chœurs composés pour son Ecole de musique et chantés aux distributions annuelles de prix et dans les solennités religieuses, civiles ou politiques. Les œuvres restées à l’état de manuscrits (certains autographes) constituent cependant la part la plus intéressante du fonds. Il est fort possible que certaines d’entre elles ne furent même jamais interprétées. Quand l’on sait que Desvignes fut l’élève du compositeur d’origine anglaise Georges Onslow (1784-1852), installé en Auvergne et l’un des maîtres de la musique de chambre française du début du XIXè siècle, on est impatient de pouvoir écouter les trios et quatuors pour cordes qu’il nous a laissés.
Si la vie de Victor Desvignes est bien documentée, son œuvre reste à découvrir et ne pourra être réellement évaluée qu’après un intense travail d’analyse et de transcriptions. Osons espérer que chercheurs et musicologues se montreront intéressés par ce défi afin d’apporter une pierre supplémentaire à notre appréhension de l’histoire musicale de notre ville.