L'origine du virus
L’origine du virus de la grippe est difficile à déterminer. L’une des hypothèses affirme que le virus « père » aurait fait sa première apparition en Chine. Il se serait alors déplacé jusqu’aux États-Unis dès l’été 1918, par l’intermédiaire de soldats américains revenus chez eux après une mission en Asie.
Arrivé en Amérique, plus précisément dans la région de Boston, ce virus, déjà particulièrement contagieux, subit une mutation et devient plus virulent. En septembre 1918 les premiers cas mortels sont signalés aux États-Unis. Le virus se répand alors rapidement, surtout parmi les soldats, et atteint le continent européen.
Deux autres hypothèses existent. La première évoque une apparition du virus aux États-Unis dans le Kansas en mars 1918, où de nombreux soldats américains auraient été atteints. La seconde mentionne une apparition en France, dès avril 1918, dans les tranchées.
Quoi qu’il en soit, ces hypothèses se recoupent sur un point : le virus s’est transmis entre les soldats et s’est répandu suite aux mouvements des troupes alliées. Les militaires figurent parmi les populations les plus atteintes par cette maladie.
La grippe "espagnole" ?
Aucune des hypothèses sur l’apparition du virus ne donne l’Espagne comme point de départ de l’épidémie. Pourtant, la grippe de 1918 prend très tôt le nom de « grippe espagnole ». Cette dénomination trompeuse est principalement due au contexte historique et à la place qu’occupe l’Espagne lors de la Première Guerre mondiale. Elle fait en effet partie des quelques nations européennes restées neutres durant le conflit. Ainsi, contrairement à la presse des autres pays européens, en partie censurée, les journaux espagnols publiaient plus librement des informations. L’Espagne sera donc la première nation à mentionner publiquement l’arrivée de la grippe en Europe, d’où son nom de « grippe espagnole ».
Explosion de l'épidémie
Bien que des cas de grippe soient avérés dès le printemps 1918 en France, il faudra attendre l’automne pour que les journaux français commencent à relayer des informations au sujet de l’épidémie. En témoignent deux articles parus en octobre 1918 dans le Télégramme des Vosges : l’un fait état de 487 morts à Barcelone en l’espace de seulement 24 heures, l’autre annonce que la ville de Vienne est actuellement « décimée » par la grippe. L’inquiétude commence à monter dans la population et le nombre de personnes atteintes par le virus ne cesse d’augmenter. Des mesures sont alors prises par les autorités pour y faire face.