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- Train et canal
- Accéder à la ville
- Le chemin de fer
- Le canal
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- Industrie
- Travailler en ville
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- Casernes
- Les soldats en ville
Histoire
Transformer les villes au XIXe siècle
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- Train et canal
- Accéder à la ville
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- Les soldats en ville
Au xixe siècle, le paysage démographique des villes lorraines est en forte mutation en lien avec l’exode rural, encouragé par l’installation en ville des industries pourvoyeuses de travail et l’aménagement des infrastructures de transport, ce qui favorise le déplacement des populations. Cet accroissement démographique profite à quelques villes, comme Épinal, Bar-le-Duc ou encore Saint-Dié qui doublent et dépassent les 10 000 habitants à la veille de 1870. Quant à Nancy, en 1870 elle atteint les 50 000 habitants, rattrapant ainsi Metz. Le traité de Francfort du 10 mai 1871 et l’annexion par l’Allemagne d’une partie de l’Alsace et de la Lorraine qui en résulte s’accompagnent de nouveaux mouvements de population : la partie annexée accueille des immigrés allemands et voit le départ de 20 000 optants qui choisissent la France dont la moitié s’installe à Nancy.
La ville se modernise, s’urbanise et se transforme durablement tout au long du xixe siècle.
Au xixe siècle, le paysage démographique des villes lorraines est en forte mutation en lien avec l’exode rural, encouragé par l’installation en ville des industries pourvoyeuses de travail et l’aménagement des infrastructures de transport, ce qui favorise le déplacement des populations. Cet accroissement démographique profite à quelques villes, comme Épinal, Bar-le-Duc ou encore Saint-Dié qui doublent et dépassent les 10 000 habitants à la veille de 1870. Quant à Nancy, en 1870 elle atteint les 50 000 habitants, rattrapant ainsi Metz. Le traité de Francfort du 10 mai 1871 et l’annexion par l’Allemagne d’une partie de l’Alsace et de la Lorraine qui en résulte s’accompagnent de nouveaux mouvements de population : la partie annexée accueille des immigrés allemands et voit le départ de 20 000 optants qui choisissent la France dont la moitié s’installe à Nancy.
La ville se modernise, s’urbanise et se transforme durablement tout au long du xixe siècle.
Accéder à la ville
Population, industries et militaires peuvent plus facilement rejoindre la ville grâce à l'arrivée du chemin de fer et du canal de la Marne au Rhin.
Le chemin de fer
La loi ferroviaire du 11 juin 1842 dispose de la construction d'une ligne de chemin de fer de Paris à Strasbourg, avec un embranchement d’Epernay à Reims et de Frouard vers Metz et la frontière allemande. La concession est confiée à la Compagnie de l'Est. Le 10 juillet 1850 la ligne Metz-Nancy est mise en service et le 17 juillet 1852. Louis-Napoléon Bonaparte inaugure la ligne Paris-Nancy-Strasbourg en s’arrêtant dans les grandes gares du parcours. Peu à peu le réseau s'étoffe de lignes secondaires et de nouvelles gares : Lunéville en 1852, Thionville en 1854, Épinal en 1857, Saint-Dié en 1864. Ces bâtiments sont d’un type assez homogène pour que les voyageurs puissent identifier l’image de la compagnie au sein des villes : une façade monumentale avec un fronton et une grosse horloge.
Ces nouvelles infrastructures de transport ont considérablement transformé la physionomie des villes. Initialement installées en périphérie de la ville pour atténuer les nuisances de bruit et de fumée dues aux locomotives à vapeur, les gares vont être les moteurs de la construction de nouveaux quartiers très animés grâce au trafic de marchandises et de voyageurs qu’elles drainent. Dans ces nouveaux quartiers, des infrastructures pour les voyageurs sont construits comme des hôtels, des cafés, des magasins ou des relais de chevaux.
L'ouest de Nancy qui accueille la gare depuis 1856, est rapidement urbanisé : l'ancien étang Saint-Jean est asséché, les anciennes fortifications et la porte Saint-Jean sont détruites, des quartiers résidentiels sont construits et les grands magasins sont installés face à la gare.
Quant à Metz, c'est le même processus d'urbanisation qui est mis en oeuvre pour la construction de la gare en 1852 : les remparts sont percés au niveau de la porte Serpenoise et les jardins sont remplacés par des quartiers résidentiels dotés de beaux hôtels particuliers.
De la même manière, la gare d'Épinal, qui est construite en 1861 sur des vergers et des jardins, est à l'origine de l'aménagement de ce quartier avec l'installation de petites industries, de commerces, d'hôtels et de la cité des cheminots.
Faites du tourisme dans les gares de la Lorraine ou joignez Paris à Nancy dans un train de la Belle époque.
Le canal
La construction du canal reliant la Marne au Rhin débute en 1839. 14 ans sont nécessaires pour construire les 314 kilomètres de canaux qui partent de Vitry-le-François pour aboutir à Strasbourg en passant par Nancy et par les Vosges au sud de Saverne. Cette voie fluviale sert principalement au transport des marchandises lourdes. Tout comme avec l'installation des gares, les quartiers portuaires des villes lorraines sont transformés et aménagés en quartier industriel et populaire où sont installés de grands entrepôts, des activités industrielles et artisanales, à l'image du faubourg Saint-Georges à Nancy.
Travailler en ville
Avec l'arrivée du train et du canal en ville, les industries s'installent plus facilement en zone urbaine notamment dans les vallées de la Moselle et de la Meurthe. Sans être de grandes cités manufacturières, les villes lorraines accueillent des fabriques dotées parfois de quelques centaines d'ouvriers à l'image par exemple de l'usine de filature nancéienne de l'Alsacien Saladin avec ses 300 ouvriers en 1862 ou la Manufacture de tabac messine installée sur un terrain cédé par l'armée. Les patrons de ces grandes usines construisent des cités ouvrières pour loger leurs employés.
Après le Traité de Francfort, 10 000 optants s’installent à Nancy, ainsi que des entreprises mosellanes et alsaciennes comme les imprimeries Berger-Levrault de Strasbourg ou la cristallerie Daum de Bitche. Épinal n'est pas en reste, elle accueille notamment des industries textiles : filatures, ateliers de tissage ou blanchisseries. Les villes s'étendent alors considérablement.
Les soldats en ville
La transformation et l'aggrandissement des villes lorraines s'accélèrent après la défaite de 1871 contre la Prusse. Le Général Seré de Rivières construit une ligne de défense composée de forts face à la nouvelle frontière. Afin de loger tous les soldats par temps de paix, des casernes sont installées notamment dans les villes de Verdun, Toul et Épinal.
À Épinal, ce ne sont pas moins de 7 casernes qui sont construites ou réhabilitées à partir des années 1880 pour y loger jusqu'à 150 000 hommes. Ces constructions à l'écart de la ville sont à l'origine de nouveaux quartiers à l'image des casernes Bonard ou Dorsner sur le plateau de la Vierge.
L'afflux de population, d'industries puis de soldats est à l'origine d'un accroissement sans précédent des villes lorraines. Les faubourgs sont nés, de nouveaux besoins se font jour avec la construction en nombre d'établissements scolaires ou religieux et l'aménagement urbain avec le percement de nouvelles rues ou l'édification de ponts.