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Les dragons
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Le dragon, être mythique, rampant, volant ou crachant du feu, exerce une fascination dans toutes les civilisations depuis des millénaires. Les représentations de cet animal fabuleux, nées de l'imaginaire collectif, sont variées mais reposent sur une caractéristique commune : sa nature reptilienne avec ses écailles, son corps sinueux, sa langue fourchue et son regard fixe. D'ailleurs le mot "dragon" vient du grec "drakôn" qui signifie "regarder avec intensité".
Tantôt considéré comme un être protecteur, le dragon évoque également le Mal ou le démon dans la culture occidentale et chrétienne. Ainsi les récits de certains saints et leurs représentations présentent des luttes acharnées entre la bête et le héros toujours victorieux. Dans les livres religieux, les dragons sont aussi des éléments décoratifs, ils peuplent les lettrines et les marges des manuscrits.
Saint Michel terrassant le dragon
Saint Michel est cité à plusieurs reprises dans la Bible. C'est dans l'Apocalypse qu'il est désigné comme l'Archange menant la milice céleste à la destruction du démon, qui est souvent figuré sous les traits d'un dragon, comme sur cette gravure.
Saint Michel terrassant le dragon
L'Archange Michel est, comme sur cette miniature, souvent figuré à pied et en tenue de chevalier et surtout avec une paire d'ailes qui permet de le différencier du saint Georges terrassant le dragon. Ici le démon est représenté sous la forme d'un être hybride à corps de femme et mains de saurien et non comme un dragon.
Saint Michel terrassant le dragon
L'Archange Michel écrase de son pied le démon, signe de sa victoire sur lui. Le démon, être hybride, a ici des ailes de dragon, un corps d'homme, une queue et des mains de saurien.
Saint Georges terrassant le dragon
Saint Georges, officier chrétien de l’armée romaine, libéra une ville d’un terrible dragon qui exigeait qu’on lui donne quotidiennement en tribut deux jeunes gens tirés au sort. Alors que la fille du roi est désignée par le sort, Georges, de passage dans la région, intervient et se bat contre le dragon. Il triomphe de lui avec l’aide du Christ.
Saint Georges est le patron des chevaliers et est considéré comme l'un des quatorze saints auxiliaires, c’est-à-dire qu’il peut intercéder efficacement auprès de Dieu. L’oraison sur cette image d’Épinal en est le témoignage.
Saint Georges terrassant le dragon
Saint Georges terrassant le dragon est un thème iconographique très souvent utilisé pour représenter ce saint à partir du XIIIe siècle.
De manière très traditionnelle dans cette miniature, il est figuré en chevalier en armure montant un cheval blanc et terrassant le dragon de sa lance. En arrière-plan est représentée la ville qu’il sauve du monstre.
Saint Georges terrassant le dragon
Dans cette miniature la princesse Trébizonde est représentée au pied des murailles de la ville depuis lesquelles son père, le roi, regarde la scène pendant que saint Georges sur son cheval blanc terrasse le dragon de sa lance.
Saint Georges terrassant le dragon
La Légende dorée raconte que le dragon blessé est resté fidèle à saint Georges. La légende veut aussi que la princesse sauvée ait promené la bête en laisse avec sa ceinture, comme figuré sur le sceau du milieu.
Sur ces représentations de saint Georges on peut voir la bannière d’argent à la croix de gueules (une croix rouge sur un fond blanc, ici sans couleur). Cette bannière fut adoptée par les croisés puis devient le drapeau de l’Angleterre.
Sainte Marguerite et son dragon
Marguerite d'Antioche, fille d'une famille patricienne, vécut probablement au début du IVe siècle. Sa nourrice la convertit au christianisme. Le gouverneur romain Olibrius remarqua sa beauté et voulut l'épouser. Ayant fait voeu de virginité, Marguerite refusa et fut alors jetée en prison. La légende raconte qu'elle fut avalée par le diable qui avait pris la forme d'un dragon. Grâce à un crucifix elle réussit à sortir indemne du ventre du monstre. Elle subit de nombreux supplices et mourut décapitée.
Sur cette miniature sainte Marguerite sort du ventre du dragon qui tient encore dans sa gueule un morceau d'étoffe du vêtement de la sainte.
Sainte Marguerite et son dragon
Sur cette miniature sainte Marguerite est représentée derrière les barreaux de sa prison. Les mains jointes, elle tient la croix qui lui a permis de vaincre le dragon et qui symbolise la foi qu'elle refuse d'abjurer. Le dragon derrière elle tient encore dans sa gueule un morceau d'étoffe du vêtement de la sainte.
Sainte Marguerite et son dragon
A partir du XVIe siècle et notamment après le Concile de Trente, la représentation iconographique de sainte Marguerite évolue. La scène où elle sort du ventre du dragon, diffusée principalement par la Légende dorée de Voragine, est jugée apocryphe. Ainsi Marguerite est dorénavant représentée, comme sur cette image d'Épinal, avec une croix symbolisant sa foi, une palme symbolisant son martyre et une couronne tenue par un ange symbolisant sa sainteté. De plus, elle n'est plus représentée sortant du ventre du dragon mais le tenant en laisse comme ici.
Saint-Clément et le Graoully
La légende raconte que la ville de Metz était persécutée par un dragon, nommé Graoully. Ce nom vient de dialectes mosellans signifiant monstrueux, horrible. C'est saint Clément, évêque de Metz au IIIe siècle, qui délivra la ville en plongeant la bête dans la rivière de la Seille.
Cette statue représente saint Clément tenant le Graoully avec son étole.
Saint-Clément et le Graoully
A partir du XIIe siècle, la légende du Graoully et de saint Clément est commémorée par une procession où une effigie du dragon était promenée dans les rues de Metz et était frappée par les enfants.
Retrouvez une interview exclusive du Graoully sur notre blog !
Dragons et bestiaires
Un dragon terrorisant un homme
Des dragons dans les lettrines
Lettrine E avec une femme, un dragon et une citation d'Ezechiel
Des dragons dans les marges
Drôlerie représentant un dragon-escargot
Des dragons dans les marges
Drôlerie représentant un dragon
Des dragons dans les marges
Décor marginal représentant un dragon crachant du feu de couleur bleue
Des dragons dans les marges
Bordure au décor végétal avec des drôleries
Le dragon à plusieurs têtes et le dragon à plusieurs queues
Extrait des Fables de La Fontaine.