Contenu du Boussac : « Tous ensemble, nous faisons de la qualité »

Les premiers pas de l’empire Boussac

Marcel Boussac est né à Châteauroux en 1889. Il a fait ses armes aux côtés de Georges Laederich et Paul Léderlin, deux personnages importants de l’industrie textile dans les Vosges.

Alors que la  Première Guerre mondiale a plongé certaines usines dans les difficultés, Marcel Boussac va racheter douze d’entre-elles pour 12 millions de francs et fonder le Comptoir de l’Industrie Cotonnière (CIC) en 1917.

En 1919, il va utiliser contre l’avis de tous les surplus de toile d’avion et va s’en servir pour créer des blouses, des chemises et des pyjamas. 

L’essor de l’empire Boussac

Marcel Boussac a su également tourner à son avantage la crise de 1929 qui lui a permis d’acquérir de nouvelles usines à moindre coût. Il ajouta à ses possessions industrielles certains journaux, des écuries ou encore des hippodromes. Il prit peu à peu possession des usines de ses « mentors », Georges Laederich et Paul Léderlin. En 1934, les usines Laederich entrent dans l’empire du « roi du coton ».

De 1933 à 1937, l’empire Boussac s’agrandit de 15 nouvelles usines dont deux en Normandie, une en Alsace, une dans le centre de la France et une aux alentours de Lyon.

Durant la Seconde Guerre mondiale, pour sauvegarder ses activités, ses usines travaillèrent pour le gouvernement de Vichy. La plainte pour collaboration dont il fut l’objet après-guerre fut classée sans suite. En 1946, il était à la tête de 57 sociétés. Le groupe était prospère et Boussac régnait seul sur son empire.

 

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Le paternalisme chez Boussac

En 1950, il nomma Jean-Marie Compas directeur du service social des entreprises Boussac. Ensemble, ils mirent en place un paternalisme destiné à obtenir la bienveillance des ouvriers. Jean-Marie Compas a œuvré afin d’améliorer le bien-être des ouvriers à travers la création d’écoles, l’ouverture de crèches à proximité des usines, la construction de logements ou encore d’écoles ménagères et d’écoles d’apprentissage.

Ce paternalisme contribua à créer du lien entre les ouvriers et à promouvoir des loisirs (pêche, pique-nique, etc.). Il reposait sur le culte du patron  et était omniprésent dans la vie des ouvriers qui étaient plongés de la naissance à la retraite dans l’univers Boussac. 

Le déclin et la fin de l’empire Boussac

Dans les années 1960, les limites du taylorisme et de la concentration du pouvoir entre les mains de Marcel Boussac se firent sentir. L’entreprise fut démunie face à un marché changeant. Les stocks se remplissaient de tissus qui ne correspondaient pas à la demande, entraînant des surcoûts inutiles.

En 1974, l’entreprise fut contrainte de fermer certaines de ses usines. Ces sacrifices furent inefficaces. En 1978, l’empire Boussac était au plus mal. Plusieurs usines fermèrent leurs portes dans les Vosges : Igney, Vincey, Rambervillers, Saint-Laurent et les Grands-Sables, mettant alors 1 300 salariés au chômage. Le 26 mai 1978, des manifestations éclatèrent et plus de 15 000 personnes sortirent dans les rues. Le mois suivant, des barrages furent érigés entre Thaon, Nomexy et Vincey. Ces premières fermetures conduiront à un redressement judiciaire

Les restes de l’Empire furent administrés par une société foncière qui fit faillite en 1981. Dès lors, les usines Boussac fermèrent une à une leurs portes. En 2003, l’usine de Nomexy ferma ses portes et marqua la fin de l’aventure Boussac.

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