Contenu du Qui est donc cette Belle Jardinière ?

 

Un calendrier

Douze gravures sur bois reproduites en chromotypographie par les ateliers de G. de Malherbe en 1896 présentent les douze mois de l’année. De nombreux tirages à part font depuis longtemps la joie des collectionneurs mais les années 1980 ont réveillé leur popularité d’alors en les reproduisant sur des objets du quotidien tels que des cartes postales ou des plateaux.

 

 

Un grand magasin parisien

Fondé en 1864 et spécialisé dans la confection en série, les prix proposés séduisirent les classes moyennes et l’engouement fut tel que l’enseigne ouvrit de nombreuses succursales en province.  Les premiers franchisés naissaient. En 1860, ils étaient 322 ! En 1896, la direction commanda le calendrier « La Belle Jardinière » pour la clientèle de ses magasins. L’histoire de cette « belle enseigne » s’achèvera cependant en 1972 à l’issue de sa vente aux frères Willot qui y installèrent un de leurs magasins : Conforama.

 

 

Une femme dans un jardin

Après l’illustre semeuse dessinée pour les éditions Larousse, l’artiste et designer Emile Grasset imagine une belle jardinière, incarnation de chaque mois de l’année. Cette réappropriation d’un thème de l’iconographie médiévale – les travaux de la nature et les mois – va donner aux images de son calendrier une dimension universelle et tout son succès populaire. Son style présente  également une double inspiration : l’estampe japonaise avec l’économie de son trait, un personnage seul dans un cadre fermé, des scènes de vie bucoliques et paisibles et Botticelli pour ses femmes-fleurs évanescentes et ses compositions harmonieuses. On parle de figures néo-botticelliennes et préraphaélisantes.

 

 

Une femme rêvée

Grasset, interprète de la mode de son temps dans ce calendrier, donne aussi à voir sa vision de la femme. Tandis que l’époque consacre l’image féminine de la cocotte, il lui préfère celle d’une Muse de la Nature ou de la Féminité. Ces portraits intemporels sont ceux d’une femme idéale évoluant dans un jardin stylisé, figés dans une beauté éternelle.

 

 

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Un monde raffiné

Les tenues élégantes et légères ondulent gracieusement, les étoffes arborent coloris subtils et motifs délicats tels que le signe zodiacal du mois incarné. Décors, feuilles et fleurs, sont minutieusement reproduits et ces jardins fleuris illustrent les principes présentés par l’artiste dans « La plante et ses applications ornementales » édité la même année. « En 1896, Paris s’extasiait devant « la flore savante » et «  le modèle simplifié » de la Belle Jardinière. » (R. Bouyer : L’art aux Salons de 1896, extrait de « L’artiste »).

 

 

De l’art

La femme et la nature, telles que Grasset les dépeint, font partie des thèmes de prédilection de l’Art Nouveau.  Et l’artiste affirme comme les Bruxellois de « La Libre Esthétique » : « l’art est dans tout ».

 


Source :

Murray-Robertson, Anne, Grasset, pionnier de l’Art Nouveau, Bibliothèque des Arts, 1981.