Contenu du Le « Chemin de fer américain » à Metz

Une lente évolution technologique

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’agglomération messine connaît une importante phase d’expansion urbaine : le nombre et la distance des déplacements augmentent  de manière significative. Si Metz reste encore enfermée dans ses murailles, les communes avoisinantes bénéficient d’une forte croissance économique, de nouveaux modes de transport devront donc les desservir, notamment pour assurer la mobilité de la main d’oeuvre. À la diligence succède l’omnibus qui est lui-même supplanté en 1874 par la création d’un tramway hippomobile, alors communément appelé « chemin de fer américain » car les premiers omnibus sur rails furent installés à New-York en 1842. Il comporte dès 1876 deux lignes qui se croisent au cœur de la cité.

L’avènement du tramway électrique

Cette situation prend fin le 8 septembre 1900 lorsque l’assemblée générale des actionnaires du tramway décide de remplacer la traction animale par la traction électrique. La demande d’électrification et d’extension du réseau est présentée au président de la Lorraine allemande et approuvée par le conseil municipal de Metz en 1900. Une usine d’électricité est construite dans le quartier du Pontiffroy l’année suivante (elle est à l’origine de l’actuelle UEM).
L’inauguration du tramway électrique a lieu le 5 mai 1902, sous l’œil aussi curieux que bienveillant des messins. La place d’Armes est choisie comme carrefour central. 20 motrices assurent le trafic, les cartes d’abonnements sont créées pour les écoliers et les ouvriers. En raison de l’étroitesse des rues en centre -ville, toutes les lignes sont exploitées à voie unique, ce qui ne manque pas d’occasionner engorgements et retards. Les chevaux, qui seront jusqu’à 62 en service en 1881, sont logiquement revendus.

Contenu du Le « Chemin de fer américain » à Metz
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Extension régulière et mise à la retraite du tramway

Le réseau est donc régulièrement étendu par la création de nouvelles lignes dont le tracé provoque débats et polémiques. En 1914, Metz possède 7 lignes marquées par leur couleur. La ligne 1 (blanche) conduit même les voyageurs jusqu’à Montigny. Malgré la pénurie de matériel et la réquisition de métaux qui ont parfois des conséquences inquiétantes sur l’entretien du réseau, les tramways passent tant bien que mal les deux guerres mondiales. Entre temps, ils côtoient, avec 10 lignes, les autobus (1931) puis les trolleybus (1947), plus commodes et plus faciles à entretenir. Le tramway messin tire définitivement sa révérence le 15 août 1948 à l’issue d’une petite cérémonie. L’entreprise prend alors son nom de Régie des Transports en Commun de la Région Messine (T.C.R.M.). « Braves tramways ! On les aimait bien… » écrira un messin.