Le parc de la Louvroie à Golbey
L'histoire d'un curieux capitaine à l'abri dans son hangar de 25 mètres de haut, gardé par deux hautes portes de 28 tonnes chacune.
Avant que ce magnifique château soit construit, une petite fortification remontant au Xe siècle s’élevait à cet emplacement. Elle appartient aux comtes de Metz, qui en feront un château fort. En 1243, le duc de Lorraine Mathieu II en devient le nouveau propriétaire. Après la bataille de Nancy, qui met fin à la vie de Charles le Téméraire, ainsi qu’à ses conquêtes territoriales, René II reconstruit et agrandit le château de Lunéville tombant en ruine. Il construira également la basilique de Saint-Nicolas-de-Port.
Charles III, petit-fils de René II, délaisse l’entretien du château au profit des fortifications de la ville. Son fils, Henri II, transforme le château fort en résidence principale. Lors de la guerre de Trente Ans, le duché est allié au Saint-Empire romain germanique contre le royaume de France. Ce dernier occupe la région et retire sa suzeraineté du duc Charles IV en 1634. En 1638 le château de Lunéville connaît son premier incendie. La France restitue en 1697 le duché à son propriétaire légitime, Léopold Ier.
Léopold Ier engage des travaux de réparation du château. Lors de la guerre de Succession d’Espagne, la France occupe à nouveau les possessions ducales. Léopold Ier, pourtant neutre dans ce conflit, n’accepte pas cette cohabitation et se rend à Lunéville. Le château est cependant trop petit pour accueillir sa cour. Il le fait donc détruire pour le reconstruire, à l’image de Louis XIV avec Versailles. De plus l’emplacement de cette résidence principale s’accorde avec les normes de l’époque, en effet le château est à une journée de cheval de la capitale du duc.
Les travaux ont commencé en 1703 et durent vingt ans. Pierre Bourdict, Nicolas Dorbay et Germain Boffrand se succèdent à la tête du chantier. Nicolas Dorbay est contrôleur des bâtiments du roi, il réalise également les châteaux de Commercy et de Compiègne. Germain Boffrand, inspecteur général des ponts et chaussées avant d’en être le premier ingénieur, est reçu à l’Académie royale d’architecture ainsi qu’à la Royal Society. Enfin il a comme élève Emmanuel Héré.
Le château au départ en U devient un H inachevé, en effet l’aile nord donnant sur la Vezouze ne sera jamais finie. En plus du problème financier, les différents architectes sont freinés par les différentes contraintes du terrain : un dénivelé important, la présence de la rivière au nord et un sol marécageux. L’emplacement de l’ancien château étant insuffisant pour un tel agrandissement, Léopold doit acheter des maisons voisines pour pouvoir les détruire et réaliser le parc. Les jardins seront réalisés par Yves des Hours, un disciple de Le Nôtre, ils sont complétés par Louis de Nesle puis par les parterres et sculptures de Barthélemy Guibal. Ce dernier est l’auxiliaire d’Emmanuel Héré et maître de Paul-Louis Cyfflé. On doit à Guibal les statues des fontaines de la place Stanislas ainsi que l’ancienne statue de Louis XV autrefois au centre de cette même place. Didier Lalance crée les jets d’eau et les cascades, Philippe Vayringe s’occupe de concevoir une machine pour élever l’eau de la Vezouze jusqu’aux jardins.
La mort du duc Léopold Ier le 27 mars 1729 stoppe les travaux. Son fils, François-Etienne désigne sa mère comme régente : Elisabeth-Charlotte d’Orléans. La duchesse entame des travaux en 1733 pour ajouter un théâtre au château, elle récupère pour celui-ci quelques décors de l’Opéra de Nancy.
À l’Est, Stanislas Leszczynski perd le trône de Pologne en 1736. La France négocie alors pour lui l’obtention du duché de Lorraine et de Bar. La famille ducale, régnant depuis sept cents ans, obtient le grand-duché de Toscane. François-Etienne est déjà marié à Marie-Thérèse d’Autriche héritière de la maison Habsbourg. Il devient empereur du Saint-Empire sous le nom de François Ier, ainsi que le père de Marie-Antoinette future reine de France.
Stanislas s’installe au château de Lunéville. Bien qu’il soit duc, c’est en réalité un souverain fantoche. C’est le chancelier Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière, qui est désigné à la gestion du domaine et à la préparation de sa perte d’indépendance. Puisqu’à la mort du duc les duchés de Lorraine et de Bar appartiendront au royaume de France. Stanislas se consacre entièrement à la vie intellectuelle et artistique.
Le château est en parfait état. Son nouveau propriétaire en revoit l’intérieur, achète des meubles et des éléments de décoration, car l’ancien duc est parti avec bon nombre de ses possessions. Stanislas agrandit les jardins par le sud mais aussi le nord en assainissant les marécages bordant la Vezouze. C’est Emmanuel Héré qui réalise les projets du duc à Lunéville comme à Nancy avec la place Royale qui prendra le nom de Stanislas en 1831. Dans les jardins, Héré construit plusieurs pavillons et des petits bâtiments de halte lors des balades : la Pêcherie, le pavillon de la Cascade, les Chartreuses, le Kiosque, le Trèfle, etc… Ils sont d’inspiration : des maisons de campagne, de l’architecture turque et des pagodes chinoises.
Cependant la plus grande réalisation de Héré reste « Le Rocher ». Situé au nord des jardins, longeant sur 250 mètres le Grand Canal, cet aménagement de collines et de grottes est ponctué de ruisseaux et de chemins, où s’animent quatre-vingt-huit automates de taille réelle qui donnent vie à un village.
Tout le travail de Stanislas donne à Lunéville un rayonnement international en philosophie et en art. Voltaire, Montesquieu et Helvétius s’y sont rendus.
Le 23 février 1766, Stanislas Leszczynski meurt à l’âge de quatre-vingt-huit ans. Le duché est annexé à la France. Le château, trop couteux, est vidé par Louis XV. Certaines statues des jardins sont toujours visibles au château de Schwetzingen en Allemagne et quatre sont demeurées à Lunéville. De toutes les demeures de Stanislas, seule reste Lunéville.
La demeure royale est rapidement transformée en caserne pour la Gendarmerie de France. Puis se sont deux régiments de « carabiniers de Monsieur » qui prennent possession des lieux jusqu’à la Révolution française. Le château est alors désaffecté, la chapelle devient un magasin de fourrages puis de salle de réunion pour les révolutionnaires. Les derniers meubles, boiseries, statues et automates du « Rocher » sont vendus en tant que bien national.
La Restauration redonne une fonction militaire au domaine, qu’il conserve partiellement jusqu’au XXIe siècle. En 1816, Louis XVIII offre le domaine au prince de Hohenlohe en récompense de sa fidélité. Il y crée en 1824 une école d’officiers de cavalerie militaire. Les fêtes, bals et réceptions redonnent au château un peu de sa splendeur du siècle passé. En 1852 une nouvelle division militaire prend possession des lieux, les officiers occupent les anciens appartements ducaux et des écuries sont construites à la place du « Rocher ».
Cette présence militaire pendant le XIXe siècle aura permis une sauvegarde et un entretien du domaine. Notamment avec des travaux de restauration suite à deux incendies, l’un en 1814 qui touche l’aile nord, l’autre en 1849 côté sud.
Le ministre de la Guerre en 1861, Jacques Louis Randon, demande à classer le domaine aux Monuments historiques. Mais la commission refuse, leur intérêt se limitant à l’époque à l’architecture médiévale. Il faut attendre cinquante ans pour que les mentalités changent, c’est ainsi que la chapelle est classée en 1901, puis une partie du château est ajoutée en 1929. Cette inscription permet aux travaux de restauration de se poursuivre et ne s’interrompent que lors de la Seconde Guerre mondiale. Vers 1945, les services administratifs, le musée municipal, le mess, les appartements et bureaux militaires sont installés dans le monument. C’est également à cette date que le parc est remis en état.
En 1995, le maire de Lunéville, Michel Closse, souhaite une restauration du château. Cette impulsion conduit la ville à céder le domaine au conseil général de Meurthe-et-Moselle en 2000. Le 2 janvier 2003 un court-circuit dans la chapelle déclenche un incendie qui se propage dans l’aile sud. On y trouvait la bibliothèque militaire, préservant la correspondance de Napoléon Bonaparte et la première édition couleur de l’Histoire générale des animaux de Buffon, le musée des faïences et les anciens appartements ducaux. Pour organiser les afflux de dons et la restauration, l’association « Lunéville, château des Lumières » est fondée. Son président est Michel Closse et avec comme président d’honneur, Otto de Habsbourg-Lorraine, descendant direct et héritier de François Ier, empereur du Saint-Empire et dernier duc de Lorraine avant le traité de Vienne. Les travaux qui ont commencé en 2005 se termineront en 2023, mais certaines parties sont déjà accessibles au public.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Lun%C3%A9ville
http://www.chateauluneville.meurthe-et-moselle.fr/fr/un-peu-dhistoire
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Nancy
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Trente_Ans
https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Ryswick
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Succession_d%27Espagne
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_d%27Orbay
https://fr.wikipedia.org/wiki/Germain_Boffrand
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Succession_de_Pologne_(1733-1738)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Vienne_(1738)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Ier_(empereur_du_Saint-Empire)
L'histoire d'un curieux capitaine à l'abri dans son hangar de 25 mètres de haut, gardé par deux hautes portes de 28 tonnes chacune.
Poésie
Physicien, chimiste, botaniste, inventeur et surtout... intrépide explorateur des cieux ! Jean-François Pilâtre de Rozier est le premier aéronaute connu à ce jour. Originaire de Metz, son génie l'a mené jusque dans les plus hautes sphères de la société française.
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