Contenu du Paysages de rêve : sur les sentiers de l'imaginaire Contenu du Paysages de rêve : sur les sentiers de l'imaginaire Contenu du Paysages de rêve : sur les sentiers de l'imaginaire

Par la diversité de ses techniques, la gravure offre aux artistes des possibilités infinies pour développer leur imaginaire et nous emporter avec eux dans leur voyage. Des éléments naturels aux panomaras fantasmagoriques en passant par des rêves doux et enveloppants, partons à la découverte des paysages divers imaginés par les artistes.

Sur les sentiers de l'imaginaire

Nature enchantée

Le paysage naturel est parfois le prétexte à des rencontres inattendues. Jacques Linard en propose de beaux exemples dans certaines de ses oeuvres : Le poisson-chat, par exemple, donne la vision d'un bestiaire assimilé à la forêt, mêlé à d'étranges formes humanoïdes. La gravure à la pointe sèche permet cet aspect fondu : en effet, les griffes à l'aiguille sur la plaque de métal soulèvent les « barbes », petites rugosités qui retiennent une partie de l'encre au moment de l'impression, créant de légères bavures. Ainsi, les contours des personnages, discrets au premier abord, ne s'affirment que si notre œil s'accroche aux détails, les faisant apparaître un à un. 

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Le poisson-chat

La forêt devient donc source de vie et de diversité, de rêve et d'imaginaire, et elle n'est pas la seule : dans Paysage de rêve, le ciel est un ballet où machines et créatures volantes se côtoient. Elles surplombent une nature brute et luxuriante représentée par un enchevêtrement de lignes aux épaisseurs variées, gravées à l'eau forte. 

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Paysage de rêve

Parfois, les artistes vont jusqu'à utiliser des éléments végétaux pour les assimiler à des personnages ou à des objets, créant la confusion : dans le cas de l'oeuvre Obsédance, Roland Grünberg représente un arbre à la fois anthropomorphe et instrument de musique (la harpe).

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Obsédance

 

Paysages nocturnes : entre rêve, science-fiction et symbolisme

Dans bien des contextes, la nuit appelle l'imaginaire, l'inconscient. Il n'est donc pas surprenant que Jacques Linard ait également travaillé sur des paysages nocturnes : en effet, Une nuit étrange offre une vue sur un paysage lunaire que l'on dirait presque sorti d'un univers de science-fiction post-apocalyptique. Le mélange entre gravure à l'eau-forte et aquatinte montre des traits à la fois bien définis et flous, selon l'endroit où notre regard se pose.

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Une nuit étrange

La nuit peut également être prétexte à la mise en scène d'éléments symboliques, tel que le papillon dans Les demeures de la nuit d'Elisabeth Poydenot d'Oro : esprit voyageur et symbole de légèreté, il nous emporte avec lui. 

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Les demeures de la nuit

Dans un tout autre style, Frédérique Le Lous Delpech nous propose son interprétation du paysage nocturne à travers le rêve : dans son livre d'artiste Endormie, on chemine dans un monde doux, aux couleurs claires et pâles, parcouru de tourbillons et de volutes. Réalisé à partir de gravures sur plexiglas rehaussées d'aquarelles et agrémentées de plumes et de collages. Ici, le contraste est fondé sur la couleur, le remplissage, les textures : la nuit est comme un rêve éveillé, dans lequel on se faufile sans peur.

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Endormie

 Ce mélange des genres, des techniques et des symboles confère un caractère intemporel et hybride à ces oeuvres, propices au développement de l'imaginaire.

Nature abstraite et hors du temps

Parfois, Jacques Linard va encore plus loin dans sa représentation abstraite de la nature, mettant l'accent sur les formes géométriques et le mélange des techniques de gravure : eau-forte, aquatinte, burin et pointe sèche. Ainsi, il nous invite davantage à élaborer notre interprétation : dans Printemps précoce, s'agit-il d'arbres, de fleurs, ou simplement de spores ? La scène se situe-elle à l'air libre, ou serait-ce l'évocation d'un monde souterrain traversé de galeries ?

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Printemps précoce