La gravure de paysage

Selon différentes définitions, le paysage est la partie d’un pays que la nature présente à l’œil qui le regarde. Elles introduisent également la notion de point de vue et d’étendue spatiale. Si elle existe depuis l’Antiquité, la représentation du paysage prend une importance considérable à partir de la Renaissance. Le paysage apparaît en arrière-plan dans les tableaux avec la naissance de la proportion, de la perspective atmosphérique, puis devient un genre autonome à partir du xvi^e et xvii^e siècle. Le paysage devient un genre très prisé au xvii^e siècle, en peinture et en gravure. La gravure hollandaise s’illustre particulièrement avec des compositions traitées à l’eau-forte, souvent publiées sous forme de suites. En France, de nombreux graveurs s’illustrent dans cette technique : Claude Le Lorrain (1600-1680), la famille Perelle, Stefano della Bella (1610-1664), Israël Silvestre (1621-1691), etc. Au xviii^e siècle, le genre s’essouffle avant de reprendre de l’ampleur avec le romantisme au xix^e siècle. Il est alors saisi sur le motif, d’après nature, puis retravaillé en atelier. L’avènement des courants modernes et contemporains apporte au paysage une plus grande liberté dans le traitement de la composition et sa conception intellectuelle.

La gravure de paysage est souvent réalisée à l’eau-forte, technique qui offre la liberté d’un trait de crayon sur la matrice. La composition peut être ouverte, semi-ouverte ou fermée. Souvent l’arbre, majestueux et dense, sert à fermer ou à structurer la composition. Les différents bains de gravure permettent de structurer le paysage en différents plans successifs. Sombre en premier plan, il s’éclaircit en arrière-plan pour terminer en traits très clairs et traduire ainsi la perspective atmosphérique qui donne de la profondeur au paysage. La période moderne et contemporaine fait évoluer la composition du paysage avec parfois la disparition de la perspective, du réalisme et l’utilisation de techniques nouvelles.