Contenu du La fin de l'association École de Nancy

L'École de Nancy rencontre, dès sa création, des difficultés ayant pour origine le financement de l'association. Les cotisations des membres, les entrées aux expositions, les subventions publiques et privées, les dons, les legs et d'autres ressources devaient permettre à l'association de mener son programme important. Or, la cotisation annuelle de 10 francs par membre ne suffit pas et les subventions publiques sont très aléatoires. La recherche de bienfaiteurs connaît également des revers : notamment dans le cas d'Hippolyte Scheffler, personnalité nancéienne et éditeur qui souhaitait, à sa mort, léguer 100 000 francs à l'association pour la création d'une école et d'un musée. Ce projet de legs afin de soutenir l'industrie d'art lorraine n'aboutit malheureusement pas.
Si la mise en oeuvre de l'École de Nancy se révèle être un échec au vu du nombre limité de réalisations concrètes et des objectifs développés dans les statuts, il faut cependant nuancer ce propos au regard des autres projets aux ambitions similaires, mis en oeuvre parallèlement dans les années 1900-1903 à Nancy. Ainsi, l'Université Populaire de Nancy, créée en 1899, commence officiellement son action en 1902 avec l'inauguration de la Maison du Peuple dans un bâtiment construit par Paul Charbonnier. Parallèlement, la Maison d'Art Lorraine est créée par Charles Fridrich, membre du comité directeur de l'École de Nancy, le 24 mars 1901. Ce magasin-galerie organise des expositions permanentes et temporaires dédiées à l'art décoratif moderne lorrain ainsi que des concours ouverts aux jeunes ouvriers d'art de moins de 20 ans. Il faut également signaler la création du musée d'Art Décoratif de Nancy, au sein du musée de l'Hôtel de Ville en décembre 1900. Celui-ci va, dans ses premières années, acquérir des pièces de l'École de Nancy dont des verreries d'Émile Gallé, certaines sélectionnées par l'artiste lui-même. Ces trois exemples montrent des parallèles avec les objectifs de l'École de Nancy et témoignent du dynamisme des acteurs nancéiens dans ce domaine.
La dernière manifestation collective de l'association a lieu lors de l'exposition internationale de l'Est de la France à Nancy en 1909. Eugène Vallin conçoit le Pavillon École de Nancy en ciment armé où les principaux acteurs disposent de stands. Malgré le désir d'en faire un lieu d'exposition permanent pour l'association, ce bâtiment est détruit après l'exposition. Cette dernière est souvent perçue comme le chant du cygne de l'Art nouveau nancéien.
L'association École de Nancy est officiellement dissoute le 18 août 1914, les fonds restants étant versés à une caisse de secours pour les blessés de guerre.