Contenu du Les occupations d'une chanoinesse

Les chanoinesses d’Épinal ont des devoirs vis-à-vis de leur église. Elles participent au service divin et aux grandes fêtes liturgiques, mais administrent et défendent également les biens du chapitre en intervenant à l’assemblée capitulaire. Pour ce faire, elles sont tenues de résider a minima neuf mois par an à Épinal. Les absences sont scrupuleusement consignées ; les contrevenantes se voient menacées financièrement et les assidues à l’office sont récompensées par  la « distribution », une petite somme d’argent.

 

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Calendrier à l'usage du chapitre Saint-Goëry d'Épinal.

Le manuscrit s’ouvre sur un calendrier du XVe siècle à l’usage du chapitre, où l’on y trouve les fêtes importantes du chapitre copiées à l’encre rouge. La page exposée correspond au mois de septembre. Au dix-neuvième jour de septembre, sur la page de droite, est inscrit à l’encre rouge « Goerici episcopi ». Cela correspond à la date de célébration de saint Goëry, patron du chapitre.

Les chanoinesses s’occupent également d’actions charitables. Ainsi, elles gèrent le bouillon des pauvres et administrent l’hôpital Saint-Goëry, situé sur la place du même nom, à proximité immédiate du quartier du Chapitre. Appelé également hospice des Enfants, il a accueilli douze orphelins, six garçons et six filles, âgés de 12 à 15 ans. On leur y enseignait la religion et leur apprenait un métier.

Par ailleurs, en tant que dames de la noblesse, les chanoinesses conservent un certain niveau de vie. Au sein de leurs maisons, elles reçoivent de la famille et des amis, ou organisent des fêtes pour des hôtes de marque avec vaisselles fines et mets délicats. Le livre ci-contre relate la réception donnée par l’abbesse Gabrielle de Spada (1735-1784), aux princesses Adelaïde et Victoire de France, de passage à Épinal lors de leur retour de Plombières en 1761. Un dîner somptueux est organisé dans l’hôtel abbatial en leur honneur.

Les chanoinesses consacrent également une partie de leurs temps à des divertissements de femmes du monde ; elles lisent, pratiquent la musique, jouent aux cartes ou aux échecs. Le quotidien monotone d’Épinal les conduit parfois à s’absenter pour rendre visite à leur famille ou encore prendre les eaux à Plombières.

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