Contenu du Essor des villes d’eau au XIXe siècle

Après la Révolution, des idées nouvelles émergent lentement : les médecins diplômés des facultés de médecine remplacent la vieille corporation des maîtres-chirurgiens et des apothicaires. Avec l’appui des comptes rendus scientifiques publiés depuis le milieu du XVIIIe siècle, on commence à comprendre que l’eau minérale représente un potentiel thérapeutique et économique énorme. Des essais de classification et des analyses des eaux sont publiés régulièrement par des médecins et des chimistes. De nombreux ouvrages sont publiés sur les propriétés physiques, chimiques et médicinales des eaux minérales. On soigne, on expérimente, on observe, on publie de nombreux ouvrages sur l’efficacité des cures.
Au début du XIXe siècle, J.-B. Thiriat, professeur d’accouchement au département des Vosges expose les principes de la médecine thermale. La manière de prendre les eaux se médicalise déjà fortement à Bains-les-Bains. L’usage des eaux thermales est externe ou interne. Les cures se font dans deux bâtiments renfermant les sources chaudes et alimentant deux bassins : le Bain vieux et le Bain neuf.
L’usage externe comprend les bains, les demi-bains, les pédiluves, les douches et les étuves. Le bain consiste à plonger dans l’eau tout le corps, excepté la tête, dans le demi-bain on plonge la moitié inférieure du corps, le pédiluve n’admet que les jambes. La douche consiste à pousser un certain volume de liquide contre une partie du corps. L’étuve est encore une autre manière de prendre le bain : ici l’eau est à l’état de vapeur, dans un petit cabinet carré, échauffé par la vapeur d’un réservoir d’eau thermale recouvert de quelques planches… on entrevoit l’aspect encore rudimentaire des installations. 
L’usage interne des eaux thermales consiste à les boire, plus ou moins chaudes selon la prescription et la tolérance du patient. Parfois une tisane, du petit lait sont plus convenables.
Les eaux thermales de Bains-les-Bains sont réputées pour être sédatives, antalgiques. elle sont surtout et principalement bénéfiques pour le corps et les articulations. Elle sont efficaces pour lutter contre les maladies inflammatoires, les rhumatismes, les douleurs articulaires, la catarrhe de la vessie, les hémorroïdes, les vieilles plaies.

 

Contrexéville

La cure consiste principalement à boire l’eau minérale selon une prescription précise, soit au lit, soit en se promenant. Il faut autant que possible boire à la source, à la Fontaine du Pavillon, afin de garder dans le verre les gaz réputés très fugaces. Le nombre de verres est augmenté modérément en fonction des résultats obtenus, puis diminué quelques jours avant la fin du traitement. La cure dure plusieurs semaines, la règle intangible est de 21 jours dans la plupart des villes d’eaux. 
L’eau fortement diurétique convient parfaitement pour les patients ayant des maladies des voies urinaires (calculs), contre les coliques néphrétiques et les affections des voies digestives. Les patients sont suivis scrupuleusement, des observations sont notées par les médecins afin de compléter ou d’affiner les traitements. Il arrive de temps à autre chez certains patients que l’eau minérale irrite les dents, alors on y remédie en mâchant une croûte de pain ou du sucre.

Contenu du Essor des villes d’eau au XIXe siècle
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Plombières

Au XIXe siècle, la ville de Plombières est l’une des stations thermales les plus complètes et les mieux organisées. Elle possède six établissements, le Bain romain, le Bain national, le Bain des dames, le Bain tempéré, le Bain des capucins et les Nouveaux thermes.
Les eaux ont des propriétés dans le traitement des maladies des intestins… elles sont à la fois sédatives et stimulantes elles se donnent en bains, en douches, et en boissons. Il y a les bains frais, tièdes et chauds. Les bains frais et tièdes sont calmants et sédatifs, les bains chauds sont stimulants… Les douches se divisent en douche en pluie, douche en cercle, douche en couronne, et douche écossaise. On percute ou on lotionne une partie ou la totalité du corps.
Les trois étuves romaines jouent un rôle important dans le traitement de la goutte et du rhumatisme. Dans l’étuve romaine, dite « L’Enfer » le robinet vieux de 2000 ans propose au curiste motivé une eau hyper-thermale à 72 °C. Elle répand des buées épaisses d’une vapeur toujours renouvelée.

 

Vittel

Au milieu du XIXe siècle, Vittel devient célèbre grâce à un certain Louis Bouloumié. Homme politique du sud-ouest, opposant farouche à Louis Napoléon Bonaparte, l’homme est atteint d’une « néphrite calculeuse et d’un engorgement chronique très volumineux du foie». C’est d’abord à Contrexéville qu’il recouvre momentanément la santé. Mais fortement affaibli durant son exil forcé en Algérie après le coup d’Etat de 1851, il obtient une grâce présidentielle à condition de renoncer à la politique définitivement. 
De retour en France, il découvre alors les eaux de Vittel, une source miraculeuse qui améliore son état de santé. Convaincu, il rachète la source en 1854 et crée l’établissement thermal en 1855. En quelques décennies, Vittel devient une affaire familiale florissante. Elle est la Reine des villes d’eaux des Vosges.
Les eaux de Vittel sont diurétiques, purgatives, laxatives et sont surtout employées en boissons, comme à Contrexéville. Elles sont indiquées dans le traitement des maladies des voies urinaires et de l’intestin.