Le duc Charles IV de Lorraine

L’histoire de la Lorraine au XVIIe siècle est marquée par de nombreux troubles dus à l’occupation française. En 1670, les troupes royales viennent occuper le duché pour la seconde fois. Le duc Charles IV doit fuir, recherché par les armées du comte de Fourille, mais décide, avant cela, d’aller s’agenouiller devant la Vierge de Bonsecours.

Il quitte à la hâte son palais, demandant au gouverneur de venir l’avertir de l’avancée des troupes royales et lui désignant secrètement comme point de rendez-vous la chapelle de Bonsecours. C’est là que le gouverneur retrouve le duc quelques heures après, en prière dans l’oratoire. Ce dernier n’a que le temps de grimper sur son cheval et de fuir au galop, au bruit du tocsin qui déjà signale l’approche des ennemis.

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L'adieu des Polonais

Notre-Dame-de-Bonsecours est intrinsèquement liée à la Pologne. Sous le Ier Empire, bon nombre de soldats polonais au service de Napoléon lui restent fidèles jusqu’à ce que celui-ci soit vaincu en juin 1814. L’armée polonaise doit alors quitter Paris et regagner son pays, sous la conduite du général Sokolnicki.

Parvenus à Nancy le 11 juin, les soldats veulent rendre un hommage solennel à Stanislas, ancien roi de Pologne, et demandent de pouvoir célébrer un service funèbre à Bonsecours pour le repos de son âme. Toute l’élite lorraine se joint à l’événement. Les monuments et les murs sont pour l’occasion recouverts de grandes tentures noires, en signe de deuil. Le service funèbre est suivi d’un touchant discours d’adieu à Stanislas le Bienfaisant et à la France, prononcé par le général Sokolnicki.

Visible dans l’église à droite en entrant, une plaque de marbre noir, surmontée de l’aigle des Polonais, rappelle cet adieu des compatriotes de Stanislas.

Charles X, roi de France

Bonsecours reçut également dans ses murs le comte d’Artois, futur Charles X. Celui-ci passe à Bonsecours en mars 1814 et, sur le tombeau de son aïeul Stanislas, confie à la Vierge « la France que doit pacifier son auguste frère Louis XVIII ». Quelques mois plus tard, en novembre, alors qu’il est de nouveau de passage à Nancy, le comte d’Artois est conduit en triomphe au tombeau de Stanislas par une population enthousiaste.

En 1828, voulant renouveler les impressions qu’il avait eues jadis lors de ses pèlerinages à Bonsecours, le roi Charles X s’arrête à Nancy sur le chemin du retour d’Alsace. Une messe solennelle est célébrée en son honneur.

C’est à cette occasion que le roi commande au peintre Eugène Delacroix un tableau commémorant la célèbre bataille de Nancy qui avait donné sa raison d’être à la chapelle de Bonsecours, tableau qu’il offre à la ville de Nancy et que l’on peut encore voir aujourd’hui au musée des Beaux-Arts.

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La visite de Louis-Philippe

Louis-Philippe devient « roi des Français » en 1830, ce qui marque le début de la Monarchie de Juillet. Un an plus tard, en juin 1831, alors qu’il effectue une tournée dans l’Est de la France avec ses deux fils aînés, il se rend à Notre-Dame-de-Bonsecours et s’agenouille devant la Vierge.

On raconte que le curé de la paroisse, ardent légitimiste, c’est-à-dire partisan de la famille de Bourbon et opposant à la famille d’Orléans dont descend Louis-Philippe, refuse de recevoir la famille du souverain en habits sacerdotaux comme c’était l’usage et les accueille tout de noir vêtu.

Le Général de Castelnau et la Première Guerre Mondiale

On se souvient du vœu prononcé en 1631 lors de la grande peste qui avait frappé Nancy. Dès août 1914, alors que la guerre vient d’éclater et que l’ennemi est aux portes de la Lorraine, les Nancéiens se tournent une fois de plus vers Notre-Dame de Bonsecours. On lui promet d’hâter l’achèvement de la construction de l’église Notre-Dame-de-Lourdes si la Vierge accorde le triomphe aux armées françaises. Un grand pèlerinage est organisé, regroupant les fidèles des quatorze paroisses de Nancy : au total, 8 000 pèlerins se pressent aux portes de l’église.

A l’issue de l’armistice signé le 11 novembre 1918, une grande journée d’hommage a lieu dans le sanctuaire. Le général de Castelnau, glorieux défenseur de Nancy, vient lui-même s’acquitter du vœu qu’il avait aussi prononcé quatre ans plus tôt. Il présente à la Vierge l’épée d’honneur qui lui avait été remise par les Nancéiens, et offre un ex-voto en marbre exprimant son « éternelle gratitude » à Notre-Dame de Bonsecours.

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